De l'opéra comme théâtre. Une philosophie de l'opéra
Abstract
Il y a donc une certaine évidence de l’expérience esthétique de l’opéra, mais qui, à l’analyse, s’avère confuse. À première vue, l’opéra se présente comme une forme de théâtre, mais un théâtre particulier, où la musique et le chant sont continus. Mais il semble que la présence continue de la musique et du chant nous oblige à remettre en cause cette évidence première, car comment justifier la présence continue du chant et de la musique ? Il faut ou bien la justifier sur un plan esthétique et artistique (en réalité, c’est une œuvre musicale, c’est cela qui compte et c’est cela qu’il convient d’évaluer et de goûter), ou bien la justifier fictionnellement (en réalité, c’est d’abord la musique qui nous raconte l’histoire, c’est elle qui nous apporte les éléments fictionnels principaux : les décors, les costumes, ne sont au fond qu’accessoires). Il semble y avoir une contrariété entre l’évidence de l’expérience esthétique de l’opéra (j’ai affaire à une forme de théâtre, que je peux juger par ailleurs plus intéressante ou moins intéressante que le théâtre non musical, mais c’est manifestement du théâtre), et le point de vue théorique que je dois adopter sur l’opéra dès lors que je prends au sérieux la présence continue de la musique et du chant. De fait, si l’on tente de brosser un tableau des différentes théories du genre opératique, une minorité de philosophes ou de théoriciens ont soutenu nettement et sans fioritures que l’opéra est du théâtre. C'est cette thèse de l'opéra comme théâtre que cette communication défend.
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