Du journaliste actionnaire au journaliste salarié. Sociétés de personnels actionnaires et comités d'entreprise dans la procédure de rachat du groupe La Vie-Le Monde
Abstract
L’actionnariat salarié apparaît comme une solution pour limiter les pouvoirs des employeurs et pour intégrer les travailleurs dans l’entreprise, conçue au-delà de la société comme un lieu de production collectif. L’analyse de la reprise du groupe de presse Le Monde, dont le premier actionnaire était historiquement ses salariés et notamment les journalistes du quotidien Le Monde, par des actionnaires externes en novembre 2010, interroge les limites de la participation actionnariale des travailleurs. Face aux crises récurrentes que le groupe a traversées, les positions d’actionnaire et de salarié se sont avérées difficiles à concilier. Le renoncement au pouvoir actionnarial lors de la vente du groupe permet une redécouverte des capacités de négociation propres aux salariés. Ce cas montre que paradoxalement, la participation actionnariale des travailleurs ne se révèle pas nécessairement le meilleur moyen d’assurer une autonomie d’exercice aux salariés.
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