L’Autre Forêt. La représentation de la forêt vierge africaine dans les relations de voyage de langue allemande du début du XXè siècle
Résumé
La forêt vierge, ou le Urwald, selon l'expression allemande, est un topos répandu dans la littérature et la fiction en général. Un voyage dans la forêt vierge symbolise souvent un voyage intérieur, dans les profondeurs de l'âme d'un personnage. La forêt vierge est alors « intériorisée », elle est métaphore des coins cachés et des régions inaccessibles du paysage intérieur. Le voyage de Marlow, dans le roman Heart of Darkness 1 de Joseph Conrad peut être considéré comme fondateur de ce double voyage. D'autres ont suivi l'exemple phare, comme par exemple Robert Müller avec Tropen 2 (1915), ou Max Frisch avec la scène clé d' Homo Faber 3 , ou encore Werner Herzog dans le film Fitzcarraldo 4. Enfin, Urs Widmer, dans Im Kongo 5 , livre une version ironique et actuelle du sujet conradien. Au cours de cette réflexion, je tenterai d'explorer ce lieu commun « Urwald » en m'attachant aux pas des voyageurs européens du début du XX è siècle. Mon but est de dégager certains éléments constitutifs du concept «Urwald » dans des relations de voyage, en partant du principe que ces documents constituent une sorte d'intermédiaire entre le factuel et le fictionnel. Dans une relation de voyage, l'auteur s'engage à dire la « vérité », il établit une sorte de pacte avec le lecteur, semblable au pacte autobiographique lejeunien. L'hypothèse de départ serait donc de savoir si l'on trouve dans ces relations de voyage des descriptions « véridiques » de la forêt vierge.
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Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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