Des dispositifs de coopération en collège pour des établissements plus inclusifs
Résumé
Si quelques établissements d’enseignement secondaire se sont engagés au début des années 1980 dans l’expérimentation de pédagogies différentes sous le ministère d’Alain Savary, la recherche d’alternatives pédagogiques s’est développée dans ce même contexte au cours des dernières années, comme en témoigne le recensement opéré par la Fédération des établissements scolaires publics innovants (FESPI) – pour ne considérer ici que l’enseignement public. Au-delà du repérage de ces établissements qui, dans leur intégralité, optent pour un changement de pédagogie dans l’ensemble des composantes de leur système, on peut repérer des initiatives de collectifs de professionnels qui permettent l’émergence, au sein d’autres établissements publics, de pédagogies différentes.
Ces propositions, sans se limiter à la mise en place de quelques outils ou dispositifs isolés, portent un changement de logique éducative (Perrenoud, 1997 ; Lescouarch & Vergnon, 2018). Parmi elles nous pouvons identifier des organisations pédagogiques fondées sur la coopération et animées par la même volonté que celle de la FESPI : « des innovations au service de la démocratisation de l’école », des innovations qui, autrement formulé, permettent à l’institution scolaire d’être ouverte à tous. C’est en ce sens qu’est ici convoquée la question de l’inclusion, pensée non dans une logique de compensation, mais comme ce qui permet d’accueillir tous les élèves, dans leur diversité, et de s’ouvrir à l’altérité.
Notre enquête cherche à montrer comment et dans quelle mesure le recours aux pédagogies coopératives sert cet objectif en s’appuyant sur les corpus de données recueillis dans deux collèges publics normands mettant en œuvre de telles démarches en REP+ (« réseaux d’éducation prioritaire renforcée […qui…] connaissent les plus grandes concentrations de difficultés sociales ayant des incidences fortes sur la réussite scolaire ») et REP (« plus mixtes socialement que les REP+, regroupent les réseaux des collèges et écoles rencontrant des difficultés sociales plus significatives que celles des collèges et écoles situés hors éducation prioritaire »), dans lesquels la diversité des publics en fait un enjeu de première importance.
Ces propositions, sans se limiter à la mise en place de quelques outils ou dispositifs isolés, portent un changement de logique éducative (Perrenoud, 1997 ; Lescouarch & Vergnon, 2018). Parmi elles nous pouvons identifier des organisations pédagogiques fondées sur la coopération et animées par la même volonté que celle de la FESPI : « des innovations au service de la démocratisation de l’école », des innovations qui, autrement formulé, permettent à l’institution scolaire d’être ouverte à tous. C’est en ce sens qu’est ici convoquée la question de l’inclusion, pensée non dans une logique de compensation, mais comme ce qui permet d’accueillir tous les élèves, dans leur diversité, et de s’ouvrir à l’altérité.
Notre enquête cherche à montrer comment et dans quelle mesure le recours aux pédagogies coopératives sert cet objectif en s’appuyant sur les corpus de données recueillis dans deux collèges publics normands mettant en œuvre de telles démarches en REP+ (« réseaux d’éducation prioritaire renforcée […qui…] connaissent les plus grandes concentrations de difficultés sociales ayant des incidences fortes sur la réussite scolaire ») et REP (« plus mixtes socialement que les REP+, regroupent les réseaux des collèges et écoles rencontrant des difficultés sociales plus significatives que celles des collèges et écoles situés hors éducation prioritaire »), dans lesquels la diversité des publics en fait un enjeu de première importance.