Facteurs de risques des troubles liés à la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis chez les primo-entrant à l’université : Quels impacts de la crise sanitaire liée à la COVID-19 ? - Normandie Université Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2021

Facteurs de risques des troubles liés à la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis chez les primo-entrant à l’université : Quels impacts de la crise sanitaire liée à la COVID-19 ?

Résumé

Introduction La consommation de tabac, d’alcool et de cannabis représente un problème de santé publique (OFDT, 2019). Bien que l’adolescence soit décrite comme une période critique d’apparition des premières consommations, la transition vers l’âge adulte n’en est pas moins importante car elle est associée au développement de troubles anxieux et dépressifs (Castaneda et al., 2008). Or, nous savons que ces troubles psychologiques, d’une part, sont associés à la consommation et à la dépendance aux substances psychoactives (e.g., Cranford et al., 2009) et d’autre part, ont été amplifiés en raison du contexte sanitaire actuel lié à la COVID-19 (Le Vigouroux et al., 2021). Les objectifs de l’étude étaient donc (1) d’identifier la prévalence et les facteurs de risques de la consommation et de la dépendance aux substances psychoactives chez les primo-entrant à l’université et (2) d’évaluer l’impact de la situation sanitaire liée à la COVID-19 sur ces pratiques de consommations et facteurs de risque. Matériel et méthode Dans le cadre du projet ADUC (https://www.unicaen.fr/projet_de_recherche/aduc/), 2247 étudiants de primo-entrants à l’université (mâge=18,14 ; sâge=0,53 ; 67,25% de femmes) ont rempli une enquête en ligne annuelle entre 2017 et 2020. Cette enquête mesurait des déterminants socio-démographiques (âge, sexe, lieu de vie, job étudiant, cursus universitaire, pratique d’un sport) et psychologiques (dépression et anxiété), les niveaux de consommation et de dépendance à trois substances (i.e., tabac, alcool et cannabis) et la pratique du binge drinking (BD, i.e., consommation excessive d’alcool en moins de deux heures). Pour tester l’impact de la situation sanitaire liée à la COVID-19, les données des années 2017-2019 ont été comparées à celle de l’année 2020. Des modèles de régression logistique multinomiale et binomiale ont été réalisés sur les scores de dépendance aux substances et sur la pratique du BD en incluant les déterminants (socio-démographiques et psychologiques) et l’année (2017-2019 vs. 2020) comme facteurs prédicteurs. Résultats D’une part, et indépendamment du COVID-19, les résultats soulignent certains facteurs de risques liés aux troubles de la consommation. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir une forte dépendance au tabac (p<.001), un trouble de l’usage d’alcool (TUAL ; sévère, p<.001), un trouble de l’usage du cannabis (TUC ; modéré et sévère, ps<.005) et à pratiquer le BD (p<.001). Fumer du tabac accentue les risques TUAL (modéré et sévère, ps<.001) et TUC (modéré et sévère, ps<.012), et augmente le BD (p<.001). La dépression augmente les risques de dépendance modérée au tabac (p<.001), les TUAL (sévère, p=.002) et TUC (modéré et sévère, ps<.045). À l’inverse, vivre avec ses parents semble être un facteur protecteur du TUAL (sévère, p<.001) et du BD (p=.023). D’autre part, les résultats mettent en évidence l’impact contrasté de la crise sanitaire sur les prévalences de la consommation et de la dépendance aux substances. La période liée à la COVID-19 (année 2020) semble avoir réduit les consommations de tabac (35,3% vs 15,7%, p<.001), d’alcool (83,2% vs 50,3%, p<.001), de cannabis (21,6% vs 13,1%, p<.001), la pratique du BD (p<.001) et nous observons un effet protecteur du sport pour les TUAL (modéré, p=.013). À l’inverse, les étudiants qui ont continué à consommer sont plus nombreux à présenter une dépendance modérée au tabac (p<.001) et des TUAL (sévère, p=.008) et TUC (sévère chez les hommes, p=.006). Ces augmentations ne seraient pas liées à des niveaux d’anxiété (p=.289) et de dépression (p=.067) plus élevés durant la crise sanitaire. Discussion Notre étude met en évidence certains facteurs de risques communs aux troubles de l’usage de substances psychoactives chez les primo-entrants à l’université avant la période de la COVID-19. Par ailleurs, si la crise sanitaire semble avoir constitué un facteur de risque supplémentaire pour certains profils de consommateurs, elle a aussi pu être un facteur de protection pour d’autres. L’enjeu à conduire de futures recherches sur ces différents profils sera discuté.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-03543926 , version 1 (26-01-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03543926 , version 1

Citer

Nicolas Mauny, Mauduy Maxime, Jessica Mange, Hélène Beaunieux. Facteurs de risques des troubles liés à la consommation de tabac, d’alcool et de cannabis chez les primo-entrant à l’université : Quels impacts de la crise sanitaire liée à la COVID-19 ?. 61ème congrès de la Société Française de Psychologie: Risques et ressources à tous les âges de la vie, SFP, Dec 2021, Tours, France. ⟨hal-03543926⟩
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