Donner un espace et une forme à l’expression de l’épreuve. L’exemple des reconversions au métier de professeurs des écoles
Résumé
Plan :
Introduction
Pouvoir dire des épreuves aux visages multiformes ou l’épreuve de la confiance
L’enquête favorisée par le dispositif de formation ou les savoirs des épreuves
Devenir le héros de sa formation ou l’épreuve du récit
Conclusion.
[Début de l'introduction] Nous avons déjà vu (Hubert, 2018) comment pour les étudiants qui obtiennent le concours de professeur des écoles et se retrouvent brutalement dans une classe à mi-temps, l’entrée de la profession ne se résumait pas à l’acquisition de gestes professionnels mais constituait une rupture, d’une a-responsabilité à une responsabilité assumée, et combien ce cheminement nécessitait d’être éprouvé dans un espace sécurisé. Nous poursuivons cette recherche en nous demandant en quoi les difficultés rencontrées constituent à proprement parler une épreuve, en nous centrant cette fois sur une population particulière, celle des personnes en reconversion, qui n’ont souvent pas suivi le parcours Master Métiers de l’Enseignement, et ce en croisant les données obtenues sur deux Espé (sur le centre du Mans d’une part et celui d’Alençon d’autre part). Nous nous appuyons sur un corpus issu de portfolios, constitués au fil de la formation par les stagiaires qui sont censés l’utiliser pour donner à voir l’évolution de leur parcours. L’analyse de ceux-ci montre que, pour que le dispositif fonctionne comme construction professionnelle, il importe que les épreuves liées à la reconversion puissent être dites de manière à mettre en intrigue (Ricœur, 1986) l’histoire personnelle. La formation va progressivement conduire dans un processus d’enquête visant l’émergence des savoirs de l’épreuve. Les épreuves se transformeront alors progressivement en épreuve du récit, le professionnel acceptant de devenir le héros de sa quête subjective. [...]