Le citoyen : chimère métaphysique, modèle normatif, ou forme anthropologique menacée ?
Abstract
En partant d’éléments de réflexion issus du séminaire Personnalité autoritaire, personnalité démocratique, l’auteur met en cause la possibilité d’une posture idéologiquement neutre dans l’exercice d’une psychologie sociale naturaliste, pour peu que l’on resitue la science dans son contexte socio-historique, et plus spécifiquement : épistémo-idéologique. Ainsi :
• Toute distance critique à l’égard de l’épistémo-idéologie est perçue comme positionnement idéologique, en ce qu’elle amène à éclairer la nature idéologique du « réalisme » caractérisant l’ordre cognitif libéral. La distance critique est socialement constituée comme engagement.
• L’homme moderne, objet de la psychologie sociale naturaliste, est du type « ermite de masse » (Anders). Lorsqu’elle ne montre de ses conduites que leurs déterminismes « naturels », la psychologie sociale ne se donne pas les moyens de penser le changement social, au risque de cautionner le social existant, et de contribuer à faire apparaître le produit de l’hégémonie culturelle comme procédant de la nécessité naturelle.
La cohérence interne des sciences humaines et sociales suppose que soit réhabilitée la « destination du Progrès » de la philosophie positive, réhabilitation reposant sur un parti pris d’ordre moral. Dans cette perspective, la psychologie sociale expérimentale s’attacherait, partant de la connaissance de ce qui est, à investiguer l’espace des possibles, c’est-à-dire à dégager les conditions d’émergence de l’action, intentionnelle et finalisée, plutôt que les déterminismes des comportements.
Estimant par ailleurs que la « nécessité libérale » a pour issue probable, voire avérée, la barbarie, l’auteur demande en conclusion à être contredit.
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