‘Hope I die before I get old’: Légitimité, identité et authenticité dans la musique populaire britannique - Normandie Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Recherches Anglaises et Nord Americaines Année : 2006

‘Hope I die before I get old’: Légitimité, identité et authenticité dans la musique populaire britannique

Résumé

« Hope I die before I get old. » Légitimité, identité et authenticité dans la musique populaire britannique John Mullen Université de Créteil, équipe IMAGER Celui qui étudie la musique populaire dans ses aspects sociaux, littéraires ou musicaux, se trouve confronté à des difficultés particulières. Le chercheur cumule un certain nombre de handicaps : faible recul du temps, surabondance des sources, bibliographie spécialisée souvent pléthorique. A ces difficultés s'ajoutent les problèmes de définition d'une histoire culturelle. (Lemonnier 1997) La taille même du champ d'étude est dissuasive. Vingt huit mille chansons ont figuré dans le top cinquante en Grande-Bretagne durant les cinquantes premières années d'existence de ce classement. Ensuite, l'omniprésence des musiques populaires dans la vie quotidienne-du lecteur MP3 au cinéma en passant par les concerts et les supermarchés-rend l'analyse délicate. Dans cet article je voudrais traiter quelques questions préliminaires à l'étude de la musique populaire dans la civilisation britannique. Il s'agit de questions concernant la perception de son rôle social : la légitimité dont elle jouit ou non ; l'authenticité perçue de certaines musiques, et enfin l'utilisation de ces musiques comme vecteur d'expression d'une identité. Définitions La définition même de la musique populaire soulève déjà la question de sa légitimité en tant que production artistique. De nombreux collègues et amis excluent de la catégorie « musique populaire » les musiques qu'ils apprécient mais que d'autres rangeraient dans cette catégorie. Dans des couches sociales les plus diplômées, les catégories « musique populaire » et « musique illégitime » se recouvrent énormément. La première difficulté donc est la délimitation de la « musique populaire ». 1 J'ai opté pour une définition approximative mais objective : tous les groupes ou artistes qui sont entrés dans les top cinquante à un moment ou un autre. Bien sûr, ce critère n'est pas absolu-l'orchestre symphonique de Londres est entré dans le top cinquante à deux reprises, mais je crois qu'on peut sans crainte voir cela comme un phénomène marginal. Légitimité Pourquoi la légitimité de la musique populaire constitue-t-elle à ce point un terrain miné ? La musique paraît particulièrement apte à donner lieu à des jugements passionnés-condamnations sans appel ou eulogies enthousiastes. Et les jugements en question sont fréquemment liés à la vision qu'on porte sur les groupes sociaux ou les institutions ayant produit la musique en question. Ces passions ne sont pas nouvelles. Déjà l'église du VIème siècle s'inquiétait des « détestables progrès de la virtuosité pure, source de sensations frivoles et libertines » 2. Bien plus tard, Jean-Jacques Rousseau déclara que « le chant français n'est qu'un aboiement continuel, insupportable à toute oreille non prévenue ; ... l'harmonie en est brute, sans expression et sentant uniquement son remplissage d'écolier.» 3 Les condamnations violentes de formes musicales ont une longue histoire...
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Citer

John Mullen. ‘Hope I die before I get old’: Légitimité, identité et authenticité dans la musique populaire britannique. Recherches Anglaises et Nord Americaines, 2006. ⟨hal-02517123⟩
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