, Peut-être y a-t-il, dans ce tableau de Vélasquez, comme la représentation de la représentation classique, p.31

J. Benoist, Éléments de philosophie réaliste, p.27

, Le tableau de Vélasquez est « pure représentation », en ce qu'il n'est la représentation de rien d'autre que lui-même, et lui-même n'ayant pas d'objet. Et c'est ce qui permet à cette pure représentation d'être transparente -elle se présente comme représentation et montrant la représentation dans sa réalité -tout en étant, p.31

, La représentation comme interface : la conférence sur Manet de 1971

, Foucault propose une analyse d'Un bar aux Folies-Bergère de Manet symétrique de celle des Ménines, 197151.

, Vélasquez fait concorder spatialement (mais non localement) tous les regards, ainsi que la position du modèle et du regardant, rien n'est centralisé dans Un bar aux Folies

. Bergère, Alors que le miroir de Vélasquez montre l'invisible du tableau, le miroir de Manet est déformant, de sorte que le visible redoublé n'est pas reconnaissable, et que l'invisible révélé est sujet à caution. Foucault hésite cependant devant l'absurdité apparente consistant à dire que la peinture de Manet n'est pas représentative. « Manet n'a certainement pas inventé la peinture non représentative puisque tout chez Manet est représentatif, mais il a fait jouer dans la représentation les éléments matériels fondamentaux de la toile, Le reflet du miroir -qui semble pourtant redoubler ce que nous voyons -est incohérent avec ce qu'il devrait refléter

M. Foucault, La Peinture de Manet, suivi de Michel Foucault, un regard, éd. sous la direction de Maryvonne Saison, 2004.

, La conformation de l'espace représenté à la bi-dimensionnalité de l'image, en clôturant le creusement de la perspective classique 54 , et en mettant en abyme la trame de la toile 55

, La projection des personnages vers le devant réel du tableau, celui-ci étant redevenu plan 56

, L'arrivée de la lumière en face des personnages

, Si Foucault hésite sur le terme de représentation, c'est qu'il semble prisonnier du vocable de sa propre archéologie de l'âge classique

. Manet, Et celui pour qui il y a cette représentation, c'est bien le sujet moderne qui est une énigme pour lui-même. Ce spectateur obligé de se déplacer devant le tableau, et dont l'oscillation incessante ne lui permet jamais de trouver sa place, est le symétrique de sa métamorphose immobile devant Les Ménines. Le spectateur mobile de Manet est toujours lui-même, mais il est tantôt le sujet pour qui il y a représentation, tantôt objet de la représentation. Est-il bien sérieux de faire d'un tel spectateur le fondement de la représentation ? Manet se montre aussi méchant pour ce spectateur mobile que

. Foucault and . Le, ne sont que des fonctions, apparaissant non pas sur les ruines de la représentation, mais sur son opacification -et c'est sur ce point que la conférence sur Manet nuance les thèses des Mots et les choses. Un bar aux Folies-Bergère pourrait-il être la représentation de la représentation moderne ? Oui, mais en un sens allégorique. Il n'est pas une méta-image, mais plutôt une image paradoxale aux éléments incompossibles. Il ne présente pas le dispositif de la représentation moderne, mais fait plutôt dysfonctionner celui de la représentation classique, p.26