, Eglise catholique opta également pour l'anglais à cette époque, à la fois pour marginaliser la culture gaélique dont les traditions et les chansons anticléricales n'étaient pas toujours de son goût, et pour soutenir son rayonnement à travers le monde anglophone où elle accompagna les émigrants. L'Eglise catholique aux Etats-Unis fut ainsi rapidement dominée par le clergé irlandais, tandis que le catholicisme moribond en Angleterre et en Ecosse connut une véritable résurrection avec l'arrivée massive d

, Eglise catholique irlandaise connut ainsi une expansion tout à fait remarquable, comme en témoigne son influence lors du Concile Vatican I en 1870 : près de 30 % des 730 évêques présents

, Conclusion Prise en main par l'archevêque Paul Cullen à partir de 1850, l'Eglise catholique irlandaise devint plus rigoriste et autoritaire que par le passé. Cela correspondait aux profonds changements sociaux de l'île, durement affectée par le traumatisme de la Grande Famine. Face à un événement aussi cauchemardesque, une certaine insouciance s'était dissipée

, Mais la diaspora irlandaise, notamment aux Etats-Unis, entretint la mémoire amère d'un exil contraint, dont elle rejetait la responsabilité sur le gouvernement britannique

J. Mitchel, Si le soulèvement organisé en 1867 n'eut pas plus de succès que celui de la Jeune Irlande en 1848, son soutien à la Ligue agraire (Land League) contribua à l'obtention de réformes agraires majeures, qui culminèrent avec la loi Wyndham (1903) en une large redistribution des terres vers les paysans, désormais propriétaires. Les succès de la Ligue agraire furent dus également au talent de Charles Stewart Parnell, qui en prit la direction en 1879. Mais de son point de vue, la mobilisation agraire n'était que le prélude à une vaste campagne en vue de l'autonomie législative (home rule) pour l'Irlande. Le gouvernement britannique s'avéra pourtant incapable de mettre en oeuvre ce programme : deux projets de loi en ce sens furent rejetés par le parlement en 1886 et 1893, tandis que la loi de 1912 se heurta à l'opposition des unionistes du nord-est de l'île et au début de la Grande Guerre. Le lundi de Pâques 1916, une minorité de nationalistes radicaux tenta de forcer le destin par une insurrection, rapidement matée par l'Armée. La légitimité des républicains irlandais fut pourtant validée lors des élections de 1918, Londres avait même délibérément décimé la population irlandaise. Dès les années 1860, un mouvement nationaliste transatlantique -la Fraternité républicaine irlandaise (Irish Republican Brotherhood) -fut fondé