Le sonnet protéiforme chez Coleridge
Abstract
Cet article se propose d’examiner les multiples facettes du sonnet chez S.T. Coleridge, forme (et objet textuel) qui joue un rôle important dans l’évolution poétique de ce dernier, même s’il s’estime profondément incapable de la manier. Si ses premières expériences avec le sonnet, en s’inspirant de William Lisle Bowles et Charlotte Smith, relèvent des thématiques prédominantes du English 'sonnet revival' des années 1780 et 1790, Coleridge en fera des usages bien différents, avec, par exemple, sa séquence ouvertement politique (Sonnets on Eminent Characters [1794-95]) ou ses textes plutôt parodiques (Sonnets, attempted in the manner of ‘Contemporary Writers’ [1797]). Puis, il semble se détacher brusquement de la forme, n’y revenant que de façon sporadique pendant le reste de sa vie. Comment lire les (non-)fruits de cette dialectique entre expérimentation zélée et rupture soudaine ? Que cherche-t-il à (ne pas) faire avec le sonnet protéiforme ? En étudiant son parcours inconstant, cet article s’interroge plus généralement sur la place (ou les déplacements), les transformations du sonnet dans l’œuvre poétique de Coleridge.