Résumé : Les notions de littératie ou littéracie supplantent aujourd'hui, dans les travaux scientifiques qui concernent l'école, l'apprentissage ou la formation, les notions d'écriture, d'écrit ou de culture de l'écrit, tout en les intégrant dans leurs approches. Le fort déploiement de ce terme dans les recherches actuelles nous semble refléter la prise en compte prégnante du caractère social-ou socialement situé-de l'écriture. Ainsi, on s'interroge sans doute autant aujourd'hui sur le rôle de l'écrit dans les sociétés que sur le rôle de l'écriture sur l'individu : en quoi l'écrit change-t-il les sociétés ? Et comment les transforme-t-il ? Et comment ces changements sociaux transforment-ils à leur tour les individus ? La contribution que nous proposons ici prend plus spécifiquement en charge ce dernier questionnement, et porte notamment sur la construction des inégalités d'apprentissage, en lien avec les pratiques littératiées en contexte scolaire ou universitaire. Nous proposons d'aborder ici quelques-uns des aspects de ce problème, et plus particulièrement les difficultés ou obstacles auxquels sont confrontés potentiellement élèves et étudiants, lorsqu'ils s'approprient documents écrit, textes et autres supports qu'ils rencontrent au sein du cursus, ou lorsqu'ils produisent eux-mêmes des écrits avec ces documents.