. Énonciateur, une interface qui assure, améliore, rétablisse la communication, écarte les malentendus, les implicites. Certains types de discours (métalinguistiques, explicatifs, réparateurs) et certains types d'acteurs (médiateurs en tous genres) assurent une telle interface

. Mais-cela-indique, Les situations ne manquent pas : médecin/malade, maître/élèves, parent/enfant, employeur/employé, etc. L'inégalité des statuts de départ des acteurs rend prédictif ce type d'échange. Mais existe-t-il vraiment des communications symétriques, égales, consensuelles ? On peut en douter, car, si les statuts sociaux sont donnés, les places énonciatives, elles, ne sont pas fixées à l'avance et se rejouent tout au long de l'interaction. La prévisibilité de savoir qui pose des questions, qui contredit, qui change les contenus, qui reprend/modifie le discours de l'autre, que la communication puisse être dans d'autres cas sans problème, ni de compréhension, ni d'acceptation, ni de négociation des contenus ou de la relation

, Face à cet « autre » qu'est l'adulte, les pairs semblent être des « mêmes ». Mais l'identité d'âge se trouve confrontée à des différences de développement, de sexe, d'expérience langagière. Sans compter que des enfants pris dans un échange langagier ne se reconnaissent pas forcément comme des pairs. La parité n'est donc qu'une proposition théorique. Les relations entre enfants apparaissent symétriques essentiellement en référence aux relations avec les adultes. Lorsque le groupe de pairs s'autonomise de la tutelle adulte, des asymétries se créent. La parité qui existe avant un échange langagier, celle qui renvoie à une appartenance commune (être enfant), se déconstruit en fonction des diverses places interlocutives assumées par les uns et les autres. En effet, une fois l'activité verbale engagée, la dynamique de l'échanges laisse émerger des points de vue différents, des postures diverses, des inégalités d'expertise, des prises de pouvoir, des alliances. Les interventions propres aux échanges langagiers concernent à la fois le contenu, la relation, la langue. Chaque focalisation peut devenir un objet de négociation. C'est pourquoi les interactions entre enfants sont aussi à l, Pour prendre l'exemple qui m'est personnel des échanges avec des interlocuteurs enfants, j'ai montré que la supposée égalité dans les conversations entre enfants (entre « pairs ») s'avérait fragile, 1999.

L. Finalement, Cette notion qui nous semblait discriminante selon les domaines de la discipline ne l'est sans doute pas. Est-elle un point unificateur de la discipline ? Si on répond positivement ne risque-t-on pas de tomber dans une sorte de médiationite qui prétendrait tout pouvoir décrire, expliquer ? La notion nous est-elle, alors, nécessaire autrement que dans son sens général que l'on retrouve ailleurs ? Le débat reste ouvert. En effet, la notion en sciences du langage rejoint l'approche qu'en ont les autres sciences sociales sur le plan des acteurs langagiers et des discours sociaux. Cependant, elle garde une spécificité sur le plan du fonctionnement des langues, des ancrages énonciatifs et des marquages discursifs, La notion de médiation concerne bien l'ensemble des pratiques linguistiques et langagières, toutes y ont d'une manière ou d'une autre affaire à des niveaux divers

A. Bibliographie, R. Blanchet, P. Calvet, L. J. De, R. D. Paris et al., Un siècle après le Cours de Saussure : la Linguistique en question, Carnets d, L'épaississement du texte par la réécriture », dans Jacques David et Sylvie Plane, L'apprentissage de l, pp.159-186, 1996.

N. Charbonel and G. Kleiber, éds) (1999) La métaphore entre philosophie et rhétorique

M. De-certeau, L'invention du quotidien. I. Arts de faire, vol.10, 1980.

D. De-gaulmyn-m-;-paris-l'harmattan and R. , Article « langagier » Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, pp.265-266, 1994.

R. ;. Delamotte, J. Brès, R. Delamotte, F. Madray, and P. Siblot, « Les pairs sont-ils des mêmes ou des autres ?, pp.261-286, 1999.

R. Delamotte, Des brouillons de lecture », Les pratiques extrascolaires de lecture et d'écriture des élèves, revue Repères, vol.23, pp.13-27, 2002.

R. ;. Delamotte, P. Rouen, and R. Delamotte, Les médiations langagières, Interactions entre pairs dans des échanges ordinaires : pratiques conversationnelles de jeunes enfants entre eux », revue Tranel, n° 44/45, Neuchâtel, Presses Universitaires, vol.1, pp.29-44, 2004.

R. Delamotte, F. Gippet, A. Jorro, M. C. Penloup, P. Paris et al., La communication inégale. Heurs et malheurs de l'interaction verbale, Réseaux sociaux et ressources de médiation », Médiations, V. Liquète (coord), Les essentiels d'Hermès, pp.103-120, 1990.

F. Grossmann, Que devient la littérature enfantine lorsqu'on la lit aux enfants d'école maternelle?, Repères, vol.13, pp.85-101, 1996.

Z. Guentchéva, . Louvain-paris, J. Peeters, and A. , L'énonciation médiatisée, 1996.

H. Kronning, Langage et référence, Acta Universalis Upsaliensis, p.63, 2001.

B. Lahire, L. Paris, L. , and S. , L'invention de l'« illettrisme, Quels fonctionnements discursifs pour l'antonomase du nom propre ? », Cahiers de Praxématique, vol.35, pp.87-113, 1999.
URL : https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00971347

C. Muller, Diathèses et voix en français, pp.73-95, 2004.

M. C. Penloup, . Lyon, . Inrp, . Didactiques, and J. M. Privat, Vers une didactisation des médiations textuelles », Pratiques de lecture et cheminements du sens, revue Cahiers du français contemporain, n° 7, pp.131-151, 2001.

. Stengers-i and J. Schlanger, Les concepts scientifiques : invention et pouvoir, 1989.

M. Yaguello, Petits faits de langue, pp.18-24, 1998.