, dont la légitimité renvoie aux politiques linguistiques, se heurte aux pratiques sur le terrain social d'« intertolérance » entre les variétés. Il se heurte aussi aux pratiques « interlectales » dans les interactions quotidiennes. Pour Jean-Baptiste Marcellesi

. Certains-proposent-d'étrangler-la-polynomie, On codifierait le corse, on enseignerait ce qui doit se dire et ce qui ne doit pas se dire, ça c'est la langue et ça c'est le dialecte. Et ensuite on tiendra un beau discours sur le dialecte patrimoine à conserver. S'agissant du corse, en étranglant la polynomie on étranglera la langue, p.291, 2003.

, Jean-Baptiste Marcellesi va plus loin : le droit de chacun à l'utilisation partielle et particulière du trésor commun qu'est la langue touche la représentation graphique elle-même. Propos en avance sur son temps. Jean-Baptiste Marcellesi ajoute que non seulement chacun est en droit d'utiliser sa variété mais il est aussi en droit de, Ce qui est nécessaire pour le corse pourrait l'être en général puisque toutes les langues « ont du jeu » et que tout « corsetage normatif » laisse peu de latitude au locuteur et donc ne permet ni « l'autonomie » ni « la créativité » langagières

. La-leçon-générale-pour-notre-discipline-que-jean-baptiste, Marcellesi tire de ses travaux est que le comptage et la constitution des langues doivent être renvoyés à la sociolinguistique et à la glottopolitique plus qu'à la linguistique descriptive. Concernant la Corse, laissons-lui le dernier mot : Dans le cas de la Corse, en effet, on constate que c'est parce qu'il y avait un fait géographique -une île -une communauté socio-historique allergique aux Etats italiens et aussi un fait de rapports internationaux (l'annexion par la France) qu'il y a une langue corse, p.300, 2003.

C. , En blanc, un de ses écrits théoriques trame la couverture : on peut y lire tous les concepts qui ont été exposés dans cette contribution

, Il s'intitule : « Belles îles en mer » et file avec force la métaphore insulaire en dessinant au fil des mots un fidèle portrait de la belle personne qu'est Jean-Baptiste Marcellesi. Que ce texte nous serve de conclusion

Q. De-même, un acteur social quelconque est marqué par ses origines spatiales propres. Or, il faut bien remarquer que les héritages insulaires sont, à notre époque, les plus propices au travail des sciences et du concept. Durant des siècles, l'activité scientifique a été, en effet, de nature « continentale

, Les sciences sociales, à notre époque, ont un besoin impératif de ces cartographies exploratoires qui tracent des chemins et marquent des terrains provisoirement conquis. L'eau est la mer (la mère ?), la matrice en laquelle s'engendrent des îles, petites ou grandes, qui dessinent ce que nous croyons connaître à un moment donné, sous un angle donné. Les repérer, savoir que l'on est sur une île et qu'elle a des limites, c'est la tâche que nous avons à conduire lentement, prudemment, chaque jour, p.11, 1998.

, Références Bibliographique

B. Thierry and P. Blanchet, Parcours d'un sociolinguiste : de la langue corse au discours politique, entretien filmé de Jean-Baptiste Marcellesi, 2001.

D. Régine and G. Bernard, , 1998.

J. Hommage-À and . Marcellesi,

G. Mathée, , 2012.

M. Jean-baptiste, Corse et théorie sociolinguistique : reflets croisés », L'Ile-Miroir, pp.165-179, 1989.

M. Jean-baptiste, Polynomie, variation et normes », Langues Polynomiques, pp.331-334, 1991.