, les couleurs sont des degrés de la lumière qui se propage entre l'objet et l'oeil, c'est-à-dire de la lumière plus ou moins assombrie

. Le and . Blanche, , 1917.

, Lorsque la lumière faiblit, le noir entre en scène et assombrit toutes les autres teintes, donnant même naissance, selon Aristote, au rouge si cher à l'auteur. La palette chromatique de Hardy se fond sous l'action de la lumière : « les couleurs perçues sont un mixte de tonalité, de clarté (ou luminosité) et de plus ou moins grande pureté chromatique (saturation), Couleur et luminosité sont indissociables

, Cette onde lumineuse sur le récit crée un effet de clair-obscur qui saisit les lieux et les personnages. Hardy connaissait les peintres de la Renaissance, 1917.

G. Bellini and C. Crivelli, Mais il faut noter que l'évocation de l'art pictural reste chez lui allusif et diffus, procédant de ce qu'Isabelle Gadoin appelle une « poétique de l'intensification des impressions » (Gadoin 303). En effet, « il serait difficile de dire quelle oeuvre

«. De-l'autre-côté-de-la-rivière, sur les barques, on voyait briller des bouquets de jeunes beautés

, Arabella porte une fausse tresse que Jude découvre le soir de son mariage : « A long tail of hair [?] was deliberately unfastened, stroked out, and hung upon the looking-glass which he had bought her, p.1895

, Il s'aperçoit bientôt d'un autre artifice : « Her face being reflected towards him as she sat, he could perceive that she was amusing herself by artificially producing in each cheek

, « la veuve aux longs voiles, p.361, 1950.

J. De and M. Winterbottom, , 1996.

, Alain Rey cite Aristote, Météorologiques, Livre, vol.3

, des éclats d'image, à la manière des éclats de lumière de l'orage, qui font scintiller à travers le texte un réseau métaphorique à la fois dense et chaotique, vol.302

. Ainsi, . Bellini, . Crivelli, and . Du-caravage, Si l'horreur s'inscrit dans le roman avec la mort des enfants, la fin est plus lumineuse, éclairée par un discret la luminosité qu'il en paraît transparent, invisible, et par là, en dépit du paradoxe, obscur. « He was a young workman in a white blouse, and with stone-dust in the creases of his clothes; and in passing him they [students at the University in Christminster] did not even see him, or hear him, rather saw through him as through a pane of glass at their familiars beyond 32 » (Jude 102). À plusieurs reprises, il observe Sue sans être vu. Puis il mourra seul, loin des réjouissances de Christminster. Aux yeux de Jude, Sue est quant à elle « unaltered, inchangée, et « uncarnate

, Aussi Jude la compare-t-il à plusieurs reprises à un fantôme : « [

, Se voulant hors du temps, ils sont en réalité en décalage avec leur temps. C'est cette singularité qui fait leur tragédie, mais c'est aussi cette singularité qui les garde de céder à une fascination de l'obscur (Biet 241). Jude le sait d'ailleurs : il a vécu trop tôt dans un monde qui n'était pas prêt à accepter sa différence, et il se voit dans l'immédiat (« at least in our time », Jude 390) comme un contre-exemple éclairant : « I may, Le couple qu'ils forment tous deux ne trouve aucun refuge en ce monde : bien sombres, « poor obscure people, vol.306

J. Mouilleseaux, ». Ténébrisme, and E. Universalis, , vol.489

, rongée par le remords, recherchant la mort et l'oubli. Elle voudrait pouvoir dire adieu à la vie, sans se retourner et s'écrie : « I would that folk forgot me quite, / Forgot me quite! [?] I'd have my life unbe. » (Thomas Hardy, The Complete Poems, 2001.

. «-[?]-esprit-que-vous-Êtes, fantôme chéri, délicieux, tentateur, qui n'a rien d'humain, si bien qu'en mettant un bras autour de vous, je m'attends presque à le voir passer au travers comme s'il ne rencontrait que de l'air, pp.284-285, 1950.

, Je me rendrai peut-être utile avant de mourir comme exemple effrayant de ce qu'il ne faut pas faire, sorte d'illustration d'une histoire édifiante ». (Hardy 1950, 381) Notons que le choix du mot "illustrate

. L'opposition-tranchée-entre-le-rouge, Lorsque le jour se lève sur Stonehenge, une page est tournée. Les couleurs éteintes du dernier chapitre et le point noir final sont comme l'aube de cet autre roman, oeuvre de l'ombre, qu'est Jude the Obscure. La froideur des teintes y signale l'abandon de tout artifice : « the President of the Immortals » (Tess 384), qui semble s'être joué de l'innocence de Tess, n'est plus invoqué. Fruit d'une écriture de l'entre-deux, où les oppositions ne tiennent plus, Jude the Obscure est une oeuvre poétique aux personnages de lumière plutôt que de chair ou même de papier. Leurs espoirs déchus, ils sont une étincelle qui vacille et irradie tout à la fois, tel l'insaisissable scintillement d'une étoile filante dans l'obscurité. Comme le souligne Ruth Yeazell, aucun romancier n'est plus attentif à la lumière que Hardy 36 : chez lui, la lumière devient phénomène et s'observe, comme on observe un tableau. L'ombre, le silence et la mort envahissent, sans l'étouffer pourtant, ce texte qui demeure éclairé jusqu'à son terme par l'aura de Jude et la voix lumineuse d'une écriture poétique : « An occasional word, entre la pureté et la souillure dans Tess of the d'Urbervilles faiblit à la fin du récit : la pénombre du crépuscule vient se poser sur le texte

C. Biet, V. Et-jullien, and . Le-siècle-de-la-lumière, , pp.1600-1715, 1997.

J. B. Bullen, The Expressive Eye: Fiction and Perception in the Work of Thomas Hardy, 1986.

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T. Hardy, Jude the Obscure (1895), Tess of the d'Urbervilles (1891), 1939.

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, The Victorian Novel: Modern Essays in Criticism, pp.407-431, 1971.

A. Rey, Dictionnaire culturel en langue française, 2005.

R. Yeazell, No novelist is more attentive to light than Thomas Hardy, Nineteenth-Century Literature, vol.64, issue.1, 2009.

, « De temps en temps, quelques mots d'un discours flottaient hors des fenêtres ouvertes du théâtre et pénétraient jusqu'à ce coin tranquille ; et alors une sorte de sourire semblait se dessiner sur les traits de marbre de, p.477, 1950.