K. Robert, Prenons par exemple Z 50 : « L'homme ne peut pas vivre sans faire continuellement confiance à quelque chose d'indestructible en lui, et ce, même si ce quelque chose d'indestructible, tout comme la confiance, lui reste continuellement caché. L'un de ces modes d'expression de ce rester-caché est la croyance en un dieu-personnel 7 . » Mathias Mayer écrit : Ce qui est remarquable c'est la façon dont cette « profession de foi » théologique repose sur la litote, de façon syntactique dans le « ne peut pas vivre sans », -avec la question implicite : « vitil avec cette confiance ?

, Il en va de même pour le mot-clé « indestructible ». La litote est un outil heuristique particulièrement efficace pour l'ensemble du texte-Kafka, mais, de toute évidence, il n'est pas possible d'intituler la collection des feuillets « Litotes de Zürau ». On nous permettra donc de formuler d'autres propositions

». De-zürau, G. Perros, F. Lui-même-grand-lecteur-de, and . Kafka, Des textes sont produits, qui pourraient correspondre à des « sentences ». Ce dernier terme aurait l'avantage d'être à double sens, de signifier aussi bien la vérité morale, proche de la maxime (ou de l'aphorisme), que l'énoncé d'un jugement, ce qui renverrait aussi bien au Procès qu'à La Colonie pénitentiaire, voire à l'intégralité de l'oeuvre de Kafka. La sentence, comme on sait, est gravée par la machine-texte sur la peau du condamné, l'écriture étant à la fois pour lui et pour l'auteur libération extatique et certitude de l'issue fatale. L'auteur de La Colonie pénitentiaire (texte de 1914) se trouve à Zürau au moment fatidique : il se sait atteint d'une maladie mortelle. Il rompt avec Felice et demande à l'Office de protection des travailleurs une mise à la retraite anticipée. Mais c'est une vieille histoire. Il écrivait à Felice le 26 juin 1913 : Mon rapport à l'écriture et mon rapport aux êtres humains ne peut être modifié, il est motivé par mon être profond, non par les circonstances. J'ai besoin pour mon écriture de l'isolement, non pas « comme un ermite », cela ne serait pas assez, mais comme un mort. Écrire est en ce sens un sommeil plus profond que la mort, Propositions On pourrait insister sur la matérialité du support de l'écriture des 103 textes, et tenter « Papiers coupés

, Mon préféré serait, on l'aura compris : « Feuillets de Zürau », pour traduire le terme technique de « Zettel » qu'utilise Roland Reuss : billet, feuillet, support matériel d'un texte très court. La paronymie de l'allemand ne peut être conservée, ou alors dans une ultime proposition, en hommage à Gilles Deleuze, un de ceux qui ont le mieux « compris » Kafka, cet auteur d'une « littérature mineure » : « Rhizomes de Zürau », avec cette idée d'une prolifération d'un texte « campagnard », d'un texteterrier, d'un réseau, Autre solution possible : « Fragments de Zürau ». Tout texte de Kafka est toujours « fragmentaire

, Feuillet rayé de deux traits, AZ, p.63

M. Mayer, , p.125

F. Kafka, , p.221, 1913.