, Sur le sens de ce mot, voir Anselme Dimier, « Le mot locus employé dans le sens de monastère », Revue Mabillon, vol.58, pp.133-154, 1972.

, On ne peut cependant toutefois pas écarter complètement une hypothèse selon laquelle Gondon aurait adopté les usages de Cadouin bien avant de se rattacher à cette abbaye, Gondon reçut le lieu de Fontguilhem pour y bâtir une abbaye secundum institutum & ordinem Cisterciensium atque Caduinensium (Gallia christiana?, op. cit., t. 1, instrumenta, p.190

L. Maubourguet, n° 28 (prieur Goscelin et Anet, laïc, sans date), n° 30 (abbé Bernard, 1130/1139), n° 88 (abbé Guillaume, 1184), n° 94 (abbé Bernard ?, vers 1167), n° 104 (abbé Bernard, 31 décembre 1167 ?), n° 138 (abbé Bernard, vers 1167)

. Gallia, , p.14

, Sira ne resta pas longtemps sous le contrôle d'Ardorel ; sur son devenir, voir de Claude Vic, p.793

. Camaudulienses, . Vallambrosani, . Cartusienses, . Cluniacenses, . Qui-de-maiori-monasterio et al., Les éditeurs ont confondu Caduinenses (ou Cadunienses) avec Cadumenses (Caennais), mais la syntaxe montre que Bernard a cherché à distinguer les ermites, les moines noirs de Cluny et Marmoutier et enfin les nouveaux groupes monastiques apparus au tournant des XI e et XII e siècles, ce qui exclut Saint-Étienne de Caen ; je remercie Jacques Dalarun d'avoir attiré mon attention sur ce point. L'importance du témoignage de Bernard avait déjà été soulignée par Gourgues, vol.7, p.146, 1974.

, Abbatiam secundum institutum & ordinem Cisterciensium atque Caduinensium (Gallia christiana?, op. cit., t. 1, instrumenta, p.190

. Hageneder, Die Register Innocenz' III. 1. Pontifikatsjahr, op. cit., n° I/147

W. C'est-À-tort-que, Wiederhold avait signalé la présence d'un document pontifical de ce pape concernant Cadouin dans le manuscrit BnF, Lespine, Coll. Périgord, t. 37, fol. 44 (Papsturkunden in Frankreich, Reiseberichte zur Gallia Pontificia, réimpr. Cité du Vatican, Biblioteca Apostolica Vaticana, 1985.

A. De and L. Tour, fut évêque de 1189 à 1197 environ (Pius Bonifacius Gams, Series episcoporum Ecclesiae catholicae, p.598, 1857.

L. Maubourguet and . Périgord?, , pp.57-59

. On, . Maubourguet, and . Le, n° 44) un acte daté du 10 mars 1195. Parmi les témoins figure un abbé Géraud. Si l'on retient l'hypothèse selon laquelle il y aurait eu deux Aimeric dont les abbatiats auraient été séparés par celui de Géraud, la crise se serait déclenchée sitôt après l'élection du deuxième

L. Maubourguet and . Cartulaire?, , p.135

, 18) met en garde contre le « vice de la propriété » (vitium peculiaris) et ordonne (58, 24) que lors de ses voeux, le nouveau moine, « s'il possède quelque avoir, ou bien il le distribuera auparavant aux pauvres, ou bien il l'attribuera au monastère par une donation solennelle, sans rien se réserver du tout, vol.55

«. Lacger, ». La-règle-mitigée?, and O. , Maubourguet, Le Périgord?, op. cit., p. 53 traduisit correctement propria par « biens personnels, p.210

C. , ailleurs dans ce sens que l'adjectif proprius est employé dans la Règle de saint Benoît, vol.58, pp.25-26

O. Hageneder, J. C. Moore, A. Sommerlechner, and C. Egger, Herwig Weigel (éd.), Die Register Innocenz' III. 6. Pontifikatsjahr, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, Publikationen des Historischen Instituts beim österreichischen Kulturinstituts im Rom, 1995.

L. Maubourguet and . Cartulaire?, , p.68

L. and P. De, Capoue avait été chargé par Innocent III d'organiser la croisade ; pour lever les obstacles qui s'opposaient à son organisation, il chercha à réconcilier les rois de France et d'Angleterre, et Philippe-Auguste avec Ingeborg de Danemark ; voir Werner Maleczek, Petrus Capuanus. Kardinal, Legat am vierten Kreuzzug, Theologe ( ? 1214), Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 1988.

. Hageneder, Die Register Innocenz' III. 2. Pontifikatsjahr, op. cit., n° II/145

R. Kulturinstituts-im, L'activité de Gérard, qui remplit des responsabilités juridiques à la Curie, pp.125-126

, Innocent III devait donner une autre preuve de sa faveur envers Pontigny en lui confiant comme « fille spéciale » l'abbaye de Santo Martino al Cimino (diocèse de Viterbe) à laquelle il venait de donner 3000 livres pour lui éviter la ruine et la suppression, Die Register Innocenz' III. 10. Pontifikatsjahr, Vienne, Verlag der österreichischen Akademie der Wissenschaften, 2007.

J. Benoit, Une liste critique sommaire des abbés de Pontigny », dans Monique Peyrafort-Huin, p.645, 2001.

, C'est sans doute le mot diutius qui a conduit Maubourguet et d'autres à supposer que Pontigny aurait cherché à renouer avec Cadouin

, Quel bilan tirer de l'accord de 1201 ? Amorcée quelques années après la fondation puis reprise timidement vers 1150, l'adoption par les caduniens de la liturgie cistercienne devait enfin s'achever, comme le prouve la collection des manuscrits de Cadouin. Les abbés iraient désormais au chapitre général de Cîteaux, ce qui serait un vecteur d'intégration à l'ordre, tout en étant d'une certaine façon dans la continuité de l'adoption par Cadouin du principe de la réunion annuelle des abbés. Mais pour le reste, les caduniens garderaient leurs usages propres, même lorsqu'ils étaient en contradiction avec le ius proprium de l'ordre cistercien. Après 1201, l'observance cadunienne ne fut pas « mitigée » comme le voulait Lacger, car elle n'était pas le produit d'une quelconque mitigation de la « règle cistercienne » ; fondamentalement mixte dès l'origine, elle le resta après l'intégration, pour des raisons à la fois institutionnelles et économiques. Il convient tout d'abord de remarquer le vocabulaire employé dans l'accord de 1201, dans lequel l'abbaye périgourdine et ses dépendances de toute nature furent qualifiés d'ecclesia Caduniensis et jamais d'ordre. Même s'il avait repris aux cisterciens le système du chapitre annuel des abbés pour définir les usages communs, Cadouin se concevait plutôt comme la tête d'un « système ecclésial 157 », autrement dit une partie en réduction de l'Église universelle, dans laquelle une « mère » (matrix) veillait sur un réseau diversifié de « membres 158 », abbayes, prieurés, églises paroissiales et chapelles, rassemblant aussi bien des moines et des frères convers que des paroissiens, des familiers, des tenanciers et d'autres dépendants laïcs ainsi que leurs familles, unissant aussi morts et vivants. De ce point de vue, « progressistes » pour reprendre les termes de Louis de Lacger dans son réquisitoire 155 ? L'épiscopat aquitain, si souvent critiqué par Innocent III 156 , fit-il preuve de complaisance à l'égard des caduniens ? Il est fréquent de s'en tenir à ces explications simplistes ou de préférer tirer un voile pudique sur cette page de l'histoire de Cadouin

«. Lacger and ». La-règle-mitigée?, L'article se terminait toutefois sur une note plus charitable : « Il serait injuste de faire un grief à Cadouin et à ses filles de n'avoir pas poussé l'héroïsme jusqu'à l'abandon radical de leurs usages traditionnels et de leurs franchises d'origine. Si mitigée que fut leur observance, elle restait fort sévère. Le cistercien d'Ardorel donnait au monde le témoignage paradoxal d'une vie heureuse dans le dénuement et la privation volontaire de toute joie terrestre. Sa sérénité silencieuse était une victoire magnifique de l'esprit sur la matière, cependant que son travail obstiné et intelligent stimulait au progrès les populations rurales d'alentour, et que sa bienfaisance continue soulageait indistinctement toutes les infortunes et donnait une expression, p.211

, Raymond de Châteauneuf fut déposé par Innocent III en 1210 (Gams, Series episcoporum?, op. cit, p.598

D. W. Poeck, Cluniacensis Ecclesia. Der cluniacensische Klosterverband, vol.71, issue.10, 1998.

D. Iogna-prat, «. Cluny, &. Dans, G. Constable, and G. Melville, Jörg Oberste (éd.), Die Cluniazenser in ihrem politisch-sozialen Umfeld, pp.7-92, 1998.

, Le terme fut employé pour désigner les dépendances monastiques de Cadouin dans l'accord de 1202 avec l'ancien prieur d'Aillac

N. Deflou-leca, Réforme et réseaux de dépendances dans le monachisme post-carolingien (X e -XI e siècles) », dans Dominique Iogna, pp.53-63, 2013.

. Noter, Or ce mot n'apparaît nulle part dans les archives de Cadouin au XII e siècle, ce qui, il est vrai, n'est guère étonnant puisque ce terme ne prit couramment son sens actuel qu'au XIII e siècle 162 . Mais il faut aussi remarquer qu'à l'exception des « granges » de Grand-Mauroux et de Talapave, Cadouin ne possédait pas en mai 1201 les lieux qui devaient accueillir ses prieurés au cours du XIII e siècle, et ce ne fut qu'en 1250 que Talapave fut dotée d'un prieuré 163 . Autrement dit, l'accord de mai 1201 avait une dimension prospective et reflétait une politique de développement que l'abbaye s'employait à mettre en oeuvre au même moment : ce fut en 1202 que Cadouin prit le contrôle du prieuré d'Aillac au détriment des chanoines de Saint-Avit-Sénieur 164 ; de même, l'abbaye reçut en 1206 l'église de la Daurade près du pont de Périgueux, qui était destinée à accueillir quelques moines 165, Dalon en posséda un dès 1162 160 , alors que l'ordre cistercien interdisait à ses moines de résider hors de leur abbaye 161

, Sans doute dès 1202, Armand lui avait succédé ; cet abbé figure d'ailleurs dans une charte aux côtés de son homologue de Faize, Élie, sans doute celui-là même qui avait tenté de prendre la place d'Aimeric vers 1197 167 . Est-ce à dire que le « vieux monachisme » corrompu par les biens matériels avait triomphé ? Il faut voir ce qu'aurait eu d'illusoire et de destructeur un alignement de Cadouin sur les principes économiques cisterciens des années 1120-1160, ce qu'avaient reconnu les prélats en mai 1201. D'ailleurs, à part l'existence de prieurés, peu de choses distinguaient vraiment les abbayes caduniennes des autres monastères cisterciens méridionaux : la possession d'églises paroissiales, de villages et de serfs y était courante 168 ; c'était désormais aussi le cas en Bourgogne même 169 . La crise terminée en 1201 correspondrait donc plutôt à un conflit sur l'avenir du monastère : au rêve de retour à la pureté originelle d'Aimeric se serait opposé un projet certes moins austère, Le fait que les moines du prieuré d'Aillac fussent dotés de prébendes dès 1202 166 montre qu

L. Grillon, « Le prieuré des Touches et l'exploitation du sel par l'abbaye de Dalon », Annales du Midi, t, vol.75, pp.311-317, 1963.

N. Waddell and L. Texts?, , pp.189-327

J. Lemaître, Hautes études médiévales et modernes, Prieurs et prieurés dans l'Occident médiéval, vol.60, 1987.

L. Maubourguet and . Périgord?, , pp.56-176

C. Bnf, Périgord, t. 37, fol. 63 r -64 v

. Ibid, f° 65 r , 67 r -68 r

, Il semble cependant que dans ce cas, les moines de Cadouin aient repris le système de prébendes mis en place par les chanoines de Saint-Avit

C. Bnf, Périgord, t. 37, fol, vol.65

. Mousnier, ». Les-conséquences?, and O. , , vol.306, p.316

«. Chauvin, ». Réalités, and O. , Un cas exemplaire de l'esprit cistercien primitif et de son évolution : l'abbaye de Balerne et la propriété de l'église de Cognos au XII e siècle, Les possessions d'églises par les abbayes cisterciennes du duché de Bourgogne au Moyen Âge : catalogue critique de documents et directions de recherche », dans L'encadrement religieux des fidèles au Moyen-Âge et jusqu'au Concile de Trente. La paroisse-le clergé-la pastorale-la dévotion, pp.559-595, 1980.

, De ce fait, la date de fondation inscrite dans le catalogue officiel (tabula) des abbayes cisterciennes masculines devint dès le XII e siècle l'objet de négociations, notamment en cas d'affiliation 170 . De façon hautement significative, Cadouin ne figure pas dans les plus anciennes listes manuscrites, datables de la fin du XII e siècle. En revanche, son nom apparaît à partir du milieu du XIII e siècle, à l'année 1119, si souvent citée dans la bibliographie cadunienne. Puisqu'elle ne correspond donc pas à l'incorporation réelle de Cadouin à l'ordre cistercien, il faut se demander pour quelle raison elle fut choisie au début du XIII e siècle. En fait, Cadouin avait obtenu un rang qui faisait d'elle, selon les listes, la première ou la deuxième fille de Pontigny, immédiatement avant ou après Bourras, et dans tous les cas avant Dalon. Est-ce à dire que cette date relèverait d'un simple calcul politique ? Pas tout à fait, car, par ailleurs, l'année 1119 correspondait à un événement important dans l'histoire de l'abbatiale de Cadouin, la pose de sa première pierre 171 . En 1201 voire un peu plus tard, les moines de Cadouin purent donc s'appuyer sur l, Un dernier enjeu de la négociation entre Pontigny et Cadouin consista à assigner un rang protocolaire à l'abbé Aimeric et à ses successeurs parmi leurs nouveaux homologues cisterciens

, Ce ne fut qu'à cette occasion que Cadouin fut soumise à Pontigny. Ces conclusions font émerger aux moins deux questions qui restent pendantes : a) Cadouin fut-elle la seule abbaye à obtenir un statut dérogatoire dans l'ordre cistercien ? L'exemple de Carracedo dans le royaume de León, incorporé à la même époque 172 , prouve que non

. Étant-donné-que-ce-ne-fut and . Qu, Le XIII e siècle en particulier a été complètement négligé depuis Maubourguet 173 , alors que son étude permettrait de mesurer comment et dans quelle proportion les préceptes de l'ordre pénétrèrent dans l'abbaye. De ce point de vue, il y a beaucoup à attendre de l'étude des manuscrits de Cadouin et du culte du Suaire, pp.1199-1201

A. , Copie partielle du XVIII e siècle, vol.37

L. S. De-gourgues and . Suaire?, , pp.259-260

F. Biret and . Fr, Édition d'après B (NB : la graphie du manuscrit est intégralement respectée pour faire ressortir les particularités de cette transcription partielle et parfois fautive, vol.174, p.50, 2011.

, de son pontificat an. XIIII. e adressée à pierre, abbé de Cadoin, sur la requisition des evêques de

G. Engolesme, Gaufridus 176 ) petrocor. quorum precibus inclinati, &c. il met sous la protection de l'église humaine tout ce qui a été donné à l'abbaye de Cadoin par les Rois, &c. ? et nomanément in pago pictavino 177 , Ecclesiam de Septem Funtium cum appenditiis suis ; in pago ? ensi, Ecclesiam de fonteguillelmi ? ecclesiam ? in pago pictavino 178 Ecclesiam Bovisville, cum appentitiis suis ; in pago Albicensi, Ecclesiam Ardorelli, cum appenditiis suis, Lanberte, vol.175

, agriculturam vocatam La Salvetat in parochiâ sti petri de cabans, agriculturam &c.. et alia quae Guillelmus de Biron et filii ejus guillelmus et bertrandus

. Grélois, Être cistercien hors de l'ordre?, pp.18-19

L. Maubourguet and . Périgord?, , pp.176-200

, Ce site très utile offre des transcriptions fort correctes de nombreux documents inédits concernant l'histoire du Périgord

B. Souligné,

, Note en marge B : C'est Gaufridus de cause, que le fragm<en>t des évêq<ues> de p<éri>g<ueu>x dit mort le 5 des cal. de 7bre 1142. Sans doute que le pape ne savoit pas encore sa mort en 1143

B. Souligné,

B. Souligné,

, Note en marge B : Cadoin avoit déjà fondé ces abbayes dès 1143. puisqu'elles sont énoncées dans la bulle d'innocent II