Enseignants d’anglais non-natifs face à un public d’élèves sourds et malentendants : un avantage comparatif ?
Abstract
La contribution de Diane Bedoin
traite d'un contexte particulier : celui de l'apprentissage de l'anglais
d'apprenants atteints de surdité. Les cours auxquels ils assistent
sont des cours d'anglais et non pas des cours de British Sign Language
(BSL) ou d'American Sign Language (ASL). Selon Bedoin, s'intéresser à
l'enseignement-apprentissage de l'anglais dans ce contexte permet de
revisiter la dichotomie enseignants « natifs » et « non natifs ». À partir
d'une enquête par entretiens et observations auprès d'enseignants
d'anglais en France, l'auteure montre que les enseignants de langues
non natifs bénéficient d'un avantage par rapport aux enseignants
natifs dans ce contexte. Un enseignant d 'anglais non natif mais qui
a une certaine maîtrise de la langue des signes tire sa légitimité -
aux yeux de sa hiérarchie, de ses élèves et à ses propres yeux - non
seulement de sa maîtrise de l'anglais, mais aussi de sa connaissance
du monde des sourds.