Résumé : Les possibilités de décentralisation de la production promises par l’hydrogène offrent des perspectives nouvelles en termes de mise en démocratie de la transition énergétique. Ainsi, la démarche « living-lab », engagée en Normandie (France), est une expérience originale de co-construction de l’innovation engageant acteurs institutionnels et « publics » devant mener à une appropriation « commune » de l’hydrogène. Le living-lab, en se focalisant sur le « faire », semble offrir une place prépondérante aux « makers » ou aux « communautés » qui « bidouillent » l'outil technique dans une optique de réappropriation, motivée tout autant par l'éthique individuelle que par la recherche d’autonomie. Quelle place les acteurs de la démocratie technique institutionnelle accordent-ils réellement à ces derniers ? Leur approche, parfois radicale, et leur présence, en milieu urbain ou rural, ne pourraient-elles pas en faire des relais efficaces permettant l’engagement des publics parmi les plus éloignés de la démarche living-lab et de la mise en démocratie de la technique ?