Mieux vaut il perdre la parole que perdre la tête ?
Abstract
S’appuyant sur une étude des épurations successives de la Convention nationale, cette proposition de communication tente d’appréhender non « la politisation des peurs », mais les peurs des politiques, en l’occurrence de certains « hommes politiques » : les représentants du peuple membres de la Convention. Trois points successifs sont abordés : la manière dont l’inviolabilité des députés née en 1789 a pu être bafouée à partir de l’automne 1792 dans une République contrainte, dès sa naissance, à ne point respecter une liberté indéfinie des opinions ; les temps forts où peut se repérer la peur de prendre la parole au sein de cette Assemblée ou dans d’autres lieux où s’expriment les conventionnels ; l’utilisation a posteriori de la peur comme alibi politique par ceux qui ont préféré s’en tenir à une prudente réserve plutôt que de s’engager dans des luttes fratricides vite devenues inexpiables.