E. V. and C. S. , Silvestro évoque la « sombre nostalgie » de retrouver son enfance, p.574

. Ibid, Concezione fait allusion à la grève à laquelle il participa et qui, selon elle, lui coûta la vie, p.633

, Le père de Silvestro est présenté par sa femme comme un coq dans une basse-cour de « femmes odalisques ». Ce qui l'éloigne pourtant de l'image traditionnelle du Don Juan, c'est sa délicatesse d'artiste et sa fragilité physique sur laquelle Concezione insiste avec délectation pour faire ressortir, a contrario, pp.616-626

, Ses rencontres d'un jour n'ont pas modifié la résignation des victimes éternelles. Il n'a pas eu d' « échange » et n'a pas sorti ses compagnons de leur nuit éternelle qui aiguise le sentiment de l'offense et la recherche d'une solidarité. Il s'est agi d'une solidarité trompeuse qui est l'association de peurs individuelles, à l'image de la scène finale (au sens théâtral) où se retrouvent les victimes de l'histoire dans une communauté chaleureuse mais résignée. Rien n'est venu illuminer cette nuit transfigurée et la flamme de la conscience vacille, L'importance attribuée à la bouche, sous les diverses composantes que nous avons indiquées, est peut-être à l'origine d'une curieuse image qui, sous une forme pléonastique, p.579

. Je, ?] et je pensai aux nuits de mon grand-père, aux nuits de mon père, et aux nuits de Noé, aux nuits de l'homme nu dans le vin et désarmé, humilié, moins homme qu

, L'envahissement sémantique de la nuit montre que, comme l'ivresse, l'obscurité donne l'impression de rapprocher les hommes alors qu'en réalité elle les sépare. En convoquant les fantômes de ses ancêtres

, La poétique du dépouillement Vittorini lecteur et critique de lui-même est souvent revenu sur son texte le plus célèbre avec la fierté d'avoir réussi à traduire en art l'indignation d'un humaniste : Dans l'Italie des années 1939-1943 [Conversazione in Sicilia] résonna comme un « aux armes citoyens » 52 , même si ce fut à demi-mot, en sourdine

. Embellissement-?-en-partie, On peut parler à son sujet de roman de formation (la formation d'une conscience) ou de roman de « régression » (le retour vers la nuit chaude de l'enfance). Les deux interprétations, c'est l'originalité du récit, ne s'opposent pas car le détour par le mythe constitue une étape nécessaire pour remonter vers la lumière de l'histoire. Le mythe crépusculaire mis en oeuvre dans le texte laissera la place à un discours qui est de l'ordre de l'utopie, genre que Vittorini abordera dans des romans postérieurs 55 . Le nom du protagoniste de Conversazione in Sicilia, Silvestro, prend alors tout son sens puisqu'il évoque à la fois la permanence de la nature (la sylve dantesque où l'on se perd, où l'on se dépouille de son individualité pour mieux percevoir la douleur de l'humanité) et le moment où la boucle du temps cyclique se noue, par la fusion du temps qui meurt (la fin de l'année et les souvenirs qui lui sont liés) et du temps qui naît : le début de l'année nouvelle et son cortège de voeux et de projets, p.686

. En-français-dans-le-texte,

. Gli, , p.234

L. Livre, publié par Bompiani après la première édition Parenti de 1941, connut quatre réimpressions en deux ans (1941 et 1942) d'une moyenne de 5000 exemplaires

L. En-particulier and . Di-messina, Le città del mondo, op. cit. momentané, du repli sur le passé, l'enfance et la « société primitive » 56 de la campagne, c'est-à-dire les éléments d'un mythe consolateur

. Dans-ce-roman-déambulatoire-qu'est-conversazione-in and . Sicilia, Sicile est là mais absente. C'est bien l'île qui se dérobe au sens où elle apparaît comme le prétexte d'un autre voyage vers l'essence de l'homme, l'étape d'une exploration qui chez Vittorini ne peut avoir de frontières. C'est pourquoi il convient de prendre au premier degré, et non comme une coquetterie, la célèbre note finale du récit : Afin d'éviter toute équivoque ou tout malentendu, je préviens le lecteur que, de même que le protagoniste de cette conversation n'est pas un personnage autobiographique, de même la Sicile qui l'encadre et l'accompagne n'est que par hasard la Sicile. C'est seulement que ce nom de Sicile sonne mieux à mon oreille que celui de Perse ou de Venezuela, nous pourrions dire pour conclure que la

, Aller du côté du monde en faisant croire qu'on allait en Sicile, comme le dit la note conclusive sus-citée. Mais aussi, peut-être, aller du côté de la Sicile en faisant croire qu'on s'aventurait du côté de la « Perse » et du « Venezuela » comme le dit aussi le même texte final. Car ce qui compte pour Vittorini, c'est moins connaître un lieu que connaître en un lieu : Est-ce pour connaître Recanati que nous lisons Leopardi ? [?] Aussi pour cela mais pas seulement pour cela, Sicile dérobée » dont nous sommes partis, peut être comprise maintenant dans un sens un peu différent, vol.58

. La-«-sicile-comme-métaphore, Indiscutablement à la lecture de Conversazione in Sicila, mais aussi, et peut-être surtout, la Sicile comme synecdoque

, Expression employée par Vittorini dans l'article « La ragione conoscitiva » in Il Menabò n° 10, 1967.

C. , , p.710

L. Robert, Dictionnaire historique de la langue française, vol.1, p.585, 1992.

I. Politecnico, Les majuscules sont de l'auteur, vol.20, p.224