, Le vote négatif de don Ciccio, cinquante votes semblables à Donnafugata, cent mille « non » dans tout le royaume n'auraient rien changé au résultat ; ils l'auraient au contraire rendu plus significatif », alors que les résultats officiels du plébiscite à Donnafugata, annoncés par Don Calogero ont été : Inscrits : 515 ; votants : 512

. Ibid, « La Sicile ignorait l'existence de Dickens, p.133

. Ibid, ?] le seul péché que nous ne nous pardonnons pas, nous autres Siciliens, c'est tout simplement l'action. Nous sommes des Blancs autant que vous [?] et pourtant depuis deux mille cinq cents ans, nous sommes une colonie [?] qui aspire seulement à retrouver son engourdissement, Depuis que votre Garibaldi a mis les pieds à Marsala, on a trop agi sans nous consulter, vol.122, p.121

. Ibid, en novembre 1860 : « Plus question de garibaldiens, mon oncle, p.144

, « Ci hanno tolto un grado, sai, zione [?] Ma siamo contenti come se ci avessero promossi. » (« Ils nous ont enlevé un grade, tu sais mon oncle, nous sommes entrés dans l'armée de Sa Majesté ! [?] À présent, nous sommes entre gens du monde, nous sommes officiers pour de bon, quoi !, p.138

. Io, Mi son fatto ormai opinione sicura sui siciliani : e costui mi pare abbia molto da nascondere, molto da farsi perdonare, p.65

. Poursuivant-sur-la-générosité-de-garibaldi-qui-l'empêche-de-voir-«-la and . Viltà, la paura e l'odio che si mascherano di festa e agitano bandiere a salutarci? Perché abbiamo vinto », ce qui est une critique féroce de l'incapacité politique de Garibaldi. Il conclut que les Siciliens qui s'agitent et parlent et ceux, silencieux, qui agissent avec cette phrase lourde d'avenir : « non mi piace questo barone, e non mi piacciono i siciliani come Cri? 66

. Ibid, « de la soeur de Don Vito Bonsignore, l'un des libérateurs arrêtés en 1850, avec un vieillard, p.73

. Ibid, « Le 4 avril 1960 [?] le baron, qui désormais savait ce que j'en pensais, p.161

?. Hein, Vous êtes contents, mais demain vous vous rendrez compte, quand l'armée du roi va les tailler en pièces, lui et tous les criminels qui le suivent? Il finira encore plus mal que l'autre? » Celui dont le nom se terminait par cane?, « Mais vous voulez donc un nouveau Quarante-huit ? [?] Il a débarqué, pp.78-80

. Ibid, « Je vis alors le baron Garziano, vêtu d'un costume sombre, et, avec une cocarde tricolore grande comme une galette sur la poitrine ; [?] il y avait aussi mes amis, les seuls véritables libéraux de Castro. Comme le baron était devant tous les autres, c'est à lui que Garibaldi tendit la main ; le baron la serra entre les siennes avec dévotion? Je regardais comme si j'avais une hallucination, p.83

. Op and . Cit, Je me suis désormais fait une opinion assurée sur les Siciliens ; et il me semble que celui-ci doit avoir beaucoup à cacher, beaucoup à se faire pardonner, pp.87-88

I. Nievo, on peut retrouver une allusion à ce décès dans la page de conclusion de I Mille de G. Bandi : « Sull Ercole salirono parecchi volontari e il collonnello x, che recava a Genova le carte dell'Intendenza dell'esercito meridionale. » (« Sur l'Hercule s'embarquèrent de nombreux volontaires et le colonel x, poète vénète qui prit part à l'expédition des Mille, p.296

. Ibid, Crispi est un garibaldien qui mènera lorsqu'il sera aux affaires une politique de répression contre les révoltes socialistes en Sicile, décrétant l'état d'urgence en 1894. Là encore nous ne pouvons que renvoyer aux Pietre di Pantalica qui reprendront le même thème, Je n'aime pas ce baron, et je n'aime pas les Siciliens comme Cri?, p.89

V. Consolo and E. , Je me trouvais donc en 68 à Milan , avec dans mes bagages l'idée incertaine de ce Sourire, et la réalité nouvelle, le nouveau climat dans lequel je baignais, me dépaysèrent, m'obligeant à observer, à étudier, à chercher à comprendre, à me comprendre. » 72 Cf. l'introduction à l'édition française de Cesare Segre. Nous y renvoyons, pour ce qui concerne l'analyse de la recherche linguistique de Consolo, Le Sourire du marin inconnu, p.181, 1976.

, Sa collection constitue le musée Mandralisca de Cefalù et il a réalisé des travaux reconnus en malacologie

, Un sorriso ironico, pungente e nello stesso tempo amaro, di uno che molto sa e che molto ha visto, sa del presente e intuisce del futuro. [?] L'uomo era vestito da marinaio, con la milza di panno in testa, la casacca e i pantaloni a sacco, ma, guardandolo, colui mostravasi uno strano marinaio, Ce sourire s'inscrit dans la mémoire : « Il Mandralisca si trovò di fronte un uomo con uno strano sorriso sulle labbra, pp.47-48

, Cf. la préface de Sciascia à l'édition française, p.36

. Op and . Cefalu, attente du jugement que devra prononcer ladite Cour à l'égard des prévenus, paysans et bergers d'Alcara, qui ont échappé à la peine de mort par fusillade que subirent à Patti treize d'entre eux le 18 août dernier [?] actions commises par des hommes qui [?] ont le malheur de ne pas posséder le moyen de raconter de vive voix ou par la plume, p.206

. Ibid, Mais pour qui ? Avec qui ? Et comment ? Pour l'Italie et la famille de Savoie ? Avec Garibaldi ? En combattant ? [?] Ah ! la terre ! C'est bien pour elle que se sont insurgés ceux d'Alcara, comme ceux d'autres villes, Biancavilla, Bronte? [?] La propriété, Interdonato, voilà l'escargot le plus gros, le plus dévorateur, qui a toujours avancé en rampant à travers le monde. C'est pour le détruire que les paysans d'Alcara ont bougé, pp. 121 à 124. « Ils sont pires que les corbeaux ou que les chacals, ces escargots, créatures belles, hermaphrodites [?] ils s'insinuent dans les carcasses

P. , Illusions que symbolisait l'allégorie du napperon mal fait, avec son aspect prophétique mais aussi ses espoirs déçus : « Mi sembra un albero d'arance. [?] Dal senso in cui guardate è proprio un albero d'arance

, Ma se provate a rovesciarlo? Ma è l'Italia ! » (« On dirait un oranger, Mais si vous essayez de le retourner? Mais c'est l'Italie !, p.119

, borbonici per aver tentato di scuotere l'abbattuto dispotismo. E bene ! chi li crederebbe ? Il Procurator generale si è arreso a questa idea. [?] cred'egli che per abbattere un governo esecrato si deve saccheggiare e rubare, Luigi Scandurra, vol.80

, est-à-dire le parcours réel et souhaité des Mille. Qui oserait croire au hasard, à la sortie de la guerre, alors que la République italienne n'a que trois ans ? À propos du départ depuis Gênes, le soir du 17 mai 1949, et des quelques jours qui suivent, on lit : Dovremmo ora rinunciare al paragone così istintivo coi Mille di Quarto ? Troppo banale forse ? Nemmeno per idea. Non ci rinunciamo assolutamente né adesso né in eventuali prossime occasioni, se si presenteranno. Sarebbe anche tradire la verità. ¨Perché in chi ha inventato questo start senza precedenti è impossibile che non abbia giocato il ricordo del Leone di Caprera. E anche ammesso che nessuno degli organizzatori vi abbia pensato, allora vuol dire che, inconsapevoli, essi hanno rifatto tale e quale, a scopo velocipedistico, anziché militare, il ragionamento fatto novant'anni fa da Garibaldi. [?] Non vegliano però stanotte gli eroi della eminente avventura come vegliano le vedette garibaldine sulle coffe del Piemonte e del Lombardo, Cette évolution est manifeste, si l'on se réfère à ce que publiait Dino Buzzati dans ses articles concernant le Tour d'Italie rassemblés dans Sur le Giro 1949. De brèves citations suffiront à nous éclairer. Le Giro, premier après la guerre de 39/45, embarquait à Gênes et poursuivait ainsi : Palerme

. Le, attrape-tout, est là, criant. C'est contre cette interprétation que se sont élevées les voix de Lampedusa, puis surtout de Sciascia

L. Bianciardi-a and . Dans-la-battaglia-soda, Cette confrontation était plus ou moins mouvante, dialectique, en fonction tant des positions politiques de l'auteur que de leur date de rédaction. Bianciardi va nous raconter l'histoire de Bandi, l'auteur d'un des deux textes d'origine du mythe garibaldien, celui le plus 80 Ibid., pp. 163 à 166. Article de journal (collage) dénonçant la libération des accusés. « Les causes de cet inique concert furent, chez certains, une haine odieuse et un sentiment de vindicte contre des vexations antérieures? On demanda que les prisons furent ouvertes, pris un point de vue sensiblement différent des romans siciliens. Ceux-ci étaient construits comme la confrontation de deux régimes, l'ancien, représenté par l'aristocratie avec ses contradictions (celle réactionnaire, 1964.

, croit-il que pour abattre un gouvernement exécré il fallait saccager et voler ? Luigi Scandurra, pp.272-276

D. Buzzati, A. Giro-d'italia, . Mondadori, ;. R. Sur-le-giro, and . Laffont, Qui tiendra le coup, ô garibaldiens sans baïonnettes ? Qui deviendra votre Garibaldi ? Des généraux, vous n'en avez pas encore, jusqu'à ce moment vous n'êtes que de simples fantassins. Les galons, il va falloir les conquérir. » critique à l'époque, de la démobilisation à Naples jusqu'à Mentana. Il va profiter de ce texte, de ce prétexte, pour émettre une critique de l'Italie d'après-guerre. La révolution manquée du Risorgimento est une allégorie quasi transparente pour parler de l'Italie contemporaine. Les garibaldiens sont les partisans avec toutes les divisions qui traversent les mouvements de résistance. Autre différence : la langue. Bianciardi écrit en italien, mais il fait parler son personnage en toscan. Il ne faut pas oublier que pour un Italien non Toscan, cette langue est à la fois de grande valeur littéraire (c'est la langue de Dante, Pétrarque, Boccace) et impérialiste. Mais Bianciardi est toscan et Bandi aussi, alors lorsque Bandi s'adresse au Genois Bixio, Et il nous faudrait, à présent, renoncer à la comparaison, si instinctive, avec le départ des Mille de Quarto ? Peut-être en effet est-elle trop banale ? Mais non ! Nullement? Nous n'y renoncerons pas, ni maintenant, 1949.

. Bixio-lui-rendra-la-monnaie-de-sa-pièce, Alors que Bandi vient de faire un coup d'éclat pour la gloire, celui-ci l'attendit près d'un pont : Matto. [?] Dove volevi andare ? A Verona, risposi. Bravo, così tra un'ora avevi addosso quattro brigate austriache. Va', va', questi son sogni da poeta. Dammi retta, smetti la sciabola e piglia in mano la penna, p.83

, Come limoni spremuti, ebbe ad aggiungere Garibaldi, in un empito di amarezza, ci buttavano via. [?] liberare l'Italia tutta, scacciare gli ultimi tiranni, e cioè l'austriaco da Venezia e il prete da Roma ? Non era forse questo il comun proposito ? E perché dunque la velenosa passione delle sette già cominciava a dividere i fratelli, Bixio le renvoie ainsi aux poètes déjà évoqués des Odi barbare de Carducci, que sont Dante et Virgile, en opposition à Livio (Tite Live)

, Cette déception n'est pas sans rappeler certains propos d'Aragon, dans La semaine sainte

, au meeting où s'est décidée l'unité syndicale ? Et puis voilà : tout est toujours à recommencer. [?] Ô recommencement de toutes choses, salves, corps dans les fossés ! Le désespoir de tout ce temps? sera-ce même seulement de mon vivant ? Ah, je ne tiens pas tant que ça à vivre, mais mourir sans avoir vu la chose sur les rails, le départ, l'emballement de la machine ! [?] Vous voyez bien que c'est moi qui rêve, en plein XXème siècle, de désillusions en désillusions, ce sang versé, L'auteur intervient pour nous livrer ses interrogations : Tu te souviens de ton enthousiasme le 27 septembre 1935

L. Bianciardi, L. Battaglia-soda, and . Bompiani, 20 : « Bigio, lui dis-je (parce que c'est ainsi qu'il fallait réellement prononcer son nom, l'x étant seulement un signe utilisé illo tempore par les écrivailleurs génois, pour reproduire le moins mal possible un son de la langue populaire de leur très belle ville) ». Il serait trop long de développer les causes et les conséquences de ce conflit linguistico-politique (cf. C. Malaparte, Maledetti toscani, Mondadori, 1997), 1964.

;. Ibid and . Fou, Où voulais-tu aller ? À Vérone, répondis-je. Bravo, comme ça d'ici une heure, tu avais sur le dos quatre brigades autrichiennes. Allons donc, ce sont des songes de poètes. Écoute-moi, pose le sabre et prends en main la plume, p.185

. Ibid, Comme des citrons pressés, ajouta-t-il, dans un accès d'amertume, ils nous jettent [?] libérer toute l'Italie, chasser les ultimes tyrans, et donc l'Autrichien de Venise et le prêtre de Rome ? N'était-ce pas cela le but commun ? Pourquoi donc la vénéneuse passion des sectes commençait-elle à diviser les frères ? [?] Il sortit de là irrité par cette bonne nouveauté : on voulait purger l'armée de ses officiers garibaldiens. » Sur ce sujet, voir aussi Il Gattopardo, pp. 11 et 19. « Moi, je m'en vais, avait dit Garibaldi, p.138

M. Versé and . Camarades, On se déchirera, on frappera les siens, sa propre chair. Où est la place du coeur ? Où poignarder ? Parce qu'il y a la haine

, Les propos de Bixio prendront effet quelques mois plus tard, lors de la dernière marche de Garibaldi sur Rome. Alors que l'officier Bandi doit rejoindre Pallavicini, le sabreur d'Aspromonte, il décide de rejoindre Garibaldi avec son bataillon : Dal modo come i soldati mi guardavano, capii subito che anch'essi [?] s'aspettavano il meglio. E come potean dubitare se chi li comandava era uno dei Mille, un Garibaldino. Ah finalmente ! pensavo fra di me. È arrivata l'ora della rivincita. E invece non era, La Semaine sainte et La battaglia soda sont quasi contemporains ; ils sont écrits à l'heure des bilans, thème qui traverse toute la littérature des années Soixante

, Gli chassepots aveano oramai fatto meraviglie 86

E. Bandi-retournera-À-la-vie-civile, Dans les pages qui suivent, le lien entre 1860 et 1945 est évident : Garibaldi non andò a Roma [?] ma alla fin fine a Roma si andò [?] sì che in qualche modo noi ci siam liberati per sempre della tirannia de' preti, p.87

. Comment-ne-pas-voir and . La-démocratie-chrétienne, dans celle de l'étranger l'occupation nazie, dans la liberté et l'unité nationale découverte dans les années 1860/1870 la liberté retrouvée en 1944, liberté qui se traduira par la naissance de la République italienne le 2 juin 1946, soit soixante-quatre ans, jour pour jour, après la mort de Garibaldi ? Le mythe, sous sa forme épique, a disparu de la littérature durant la seconde moitié du XXème siècle

L. Aragon, La semaine sainte, Gallimard, p.138, 1958.

L. Bianciardi, « À la façon dont les soldats me regardaient, je compris immédiatement qu'eux aussi [?] attendaient une action positive, p.191

, Qu'était-il arrivé ? Quelqu'un nous avait trahis ? Pire : il était devenu inutile d'avancer. Ni contre Garibaldi aux ordres de Pallavicini, ni pour rejoindre son drapeau. Les chassepots avaient fait merveille. » 87 Ibid, p.192

, Astreints à s'occuper de leur église, il n'arrivera plus qu'ils aient à s'occuper du gouvernement des affaires publiques en Italie. Il n'arrivera jamais plus qu'en Italie la tyrannie de l'occupant étranger revienne

, Il suffit de comparer ce qu'écrivent Sciascia, Bianciardi, Consolo, d'une part et Citati, Tabucchi, par exemple, d'autre part. Enfin il faudrait s'interroger sur l'inexistence du héros romantico-révolutionnaire dans les années 1960/1980. Est-ce la fin du héros