. Il and . Anders, On renverra aux divers volumes parus sous l'égide du Centre for Medieval Studies de Bergen, qui a impulsé de nombreuses recherches dans ce domaine : voir par ex. les études réunies par GARIPZANOV Ildar H, The Conversion of Scandinavia. Vikings, Merchants, and Missionaries in the Remaking of Northern Europe, 2012.

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. Normandie, en 1204 par les Capétiens 105 . Les principautés rus', qui remontent pour les plus anciennes au début du IX e siècle

. Mais-c'est-sous-le-règne-d'igor, 912-945), de sa veuve Olga (v. 945-962) et de leur fils Svjatoslav (v. 962-972), que s'affirme la plus importante de ces principautés

. Brigitte, Edward of Wessex (899-924) and AEthelflaed of Mercia (d. 924 [sic]) : a key to Anglo-Flemish relations ?, The policy of relics translations of Baldwin II of Flanders, pp.473-492, 2010.

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, dont les souverains parviennent à s'imposer à la tête de la plupart des groupes rus' présents dans la région 106

, L'institution royale existait en Scandinavie depuis une très haute antiquité : les rois y recevaient en particulier le nom de konungr, mot apparenté à l'anglais king ou à l'allemand König, et qui connote l'autorité exercée sur un groupe de parenté 107 . Cette conception assez étroite de la royauté a commencé à évoluer dès le VIII e siècle

, Là aussi, les chronologies sont diverses. Le royaume des Danois -qui s'étendait alors du sud du Jutland jusqu'à la Scanie, aujourd'hui dans le sud de la Suède -est identifié comme tel dans les sources franques dès le VIII e siècle, mais il ne semble avoir été durablement unifié que deux siècles plus tard, sous la direction d'un lignage d'origine jutlandaise connue sous le nom de dynastie de Jelling. C'est là en effet, dans le centre de la péninsule, que se trouvait au X e siècle le principal centre cérémoniel et monumental mis en place par les rois Gorm l'Ancien (mort v. 958) et surtout son fils Harald à la Dent Bleue (v. 958-987) : ce dernier se vante, sur une stèle runique érigée à Jelling même, d'avoir « gagné pour lui tout le Danemark et la Norvège », et d'avoir « fait des Danois des chrétiens 109 ». Les premiers efforts d'unification de la Norvège, peut-être à l'imitation de ce qui avait commencé à se faire dans la diaspora un demi-siècle plus tôt, ce n'est qu'à partir du milieu du X e siècle qu'on observe en Scandinavie même le triple mouvement de christianisation de la monarchie, de stabilisation dynastique, et de rassemblement des territoires en grands royaumes cohérents 108

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, Une évolution mise en lumière par BAGGE Sverre, Cross & Scepter. The Rise of the Scandinavian Kingdoms from the Vikings to the Reformation, 2014.

D. Inscription, . Jelling, . Danemark, and . Marez, Sur Jelling, dont des fouilles ont récemment renouvelé la connaissance, voir HOLST Mads Kähler, JESSEN Mads Dengsø, ANDERSEN Steen Wulff et PEDERSEN Anne, « The late Viking-Age royal constructions at Jelling, central Jutland, Denmark. Recent investigations and a suggestion for an interpretative revision, vol.87, pp.474-504, 2007.

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. Blomkvist-nils, . Brink-stefan, and . Thomas, The kingdom of Sweden », in BEREND (dir.), Christianization, pp.167-213

, Derrière d'imposantes levées de terre, des dizaines de grands bâtiments en forme de halle permettaient de cantonner des milliers d'hommes. L'hypothèse la plus probable est qu'elles ont été construites par Harald à la Dent Bleue dans le cadre de sa mainmise sur le territoire danois, afin d'assurer sa défense contre l'Empire germanique, mais aussi pour permettre la projection de ses forces vers d'autres terrains d'opération, en Norvège ou en Baltique, et peut-être déjà, au moins sous forme de projet, vers l'Angleterre 113 . De fait, c'est Sven à la Barbe fourchue, fils et successeur de Harald, qui mena en 1013 la grande expédition de conquête qui permit à la dynastie de s'imposer à la tête du royaume des Anglais 114 . Sven lui-même pendant quelques mois, puis après sa mort en février 1014 son fils Cnut le Grand, ont d'abord été des rois vikings, c'est-à-dire des chefs de guerre à la tête de flottes, L'affirmation des monarchies -chez les adversaires des vikings, dans la diaspora et enfin dans le coeur scandinave du monde viking -entraîne dans un même mouvement l'apogée et la fin du phénomène viking. L'apogée d'abord, parce que jamais auparavant des vikings n'ont eu à leur disposition des moyens humains, techniques et financiers aussi importants : on parle même, pour les années 980-1040, d'un « second âge viking 112

, et résume à sa manière la transformation que connaît l'activité viking en ce « second âge », de la fin du X e et du début du XI e siècle 116 . Thorkell apparaît en 1009 sur les côtes du Kent, à la tête d'une immense flotte (la Chronique anglo-saxonne l'appelle simplement Thorkels here, « l'armée de Thorkell »), dont on ignore la provenance exacte. Il se livre d'abord à des activités vikings tout à fait classiques : pillage de villes

«. Gelting, . The, and . Denmark, , p.82

. Howard-ian, Swein Forkbeard's Invasions and the Danish Conquest of England, pp.991-1017, 2003.

S. Cnut and . Timothy, Cnut the Great, 2017.

, Thorkell the Tall and the bubble reputation : the vicissitudes of fate, pp.54-62

, il est rejoint par deux autres armées, dont l'une est commandée par Olaf Haraldsson, le futur saint Olaf : malgré le changement d'échelle, on est toujours dans la même logique qu'à l'époque de la « Grande Armée », quand les armées vikings se formaient et se défaisaient au gré des alliances conclues par leurs chefs. Thorkell fait d'ailleurs défection en 1012, pour entrer au service du roi anglais AEthelred II, à qui il apporte la force de ses quarante-cinq navires. Là encore, l'entrée en mercenariat n'a rien de nouveau

L. , est sur ses navires que le roi s'enfuit vers la Normandie. Mais la mort d'AEthelred en avril 1016 l'oblige à composer avec Cnut, le fils et successeur de Sven. Ayant fait sa soumission, il devient en 1017 earl des Est-Angliens. Mais Thorkell restait une figure puissante, dangereuse pour la stabilité du pouvoir de Cnut, et il n'est pas impossible qu'il ait comploté pour le renverser : en 1021, il est condamné à l'exil. Une ultime réconciliation intervient deux ans plus tard, lorsque Cnut désigne Thorkell comme son représentant au Danemark et le charge de l'éducation de son fils Harthacnut. Ainsi, celui qui avait commencé sa carrière comme un viking « classique », un pirate travaillant pour son propre compte et se vendant à l, Thorkell combat loyalement pour AEthelred II : il tient pour lui la ville de Londres

, issue du « second âge viking », à monopoliser à leur profit les conditions qui avaient jadis permis l'émergence du phénomène viking. Certes, la piraterie ne disparut pas entièrement : encore dans les années 1050, des raids destructeurs frappèrent les côtes de l'Angleterre ; mais ce n'étaient plus que des événements ponctuels, qui se raréfient encore plus après la conquête normande de 1066. Les choses restaient plus complexes en mer Baltique, où la piraterie slave -qui possède bien des traits de l'activité viking des siècles précédents -continuait à sévir en plein XIII e siècle, Ce dernier exemple montre bien comment les rois scandinaves et anglais -mais on pourrait en dire autant des grands-princes de Kiev ou des ducs de Normandie -sont arrivés

«. Voir-gautier-alban and . Au-miroir-de-la-violence, En particulier l'archevêque AElfheah de Cantorbéry ; mais devant l'impossibilité d'obtenir une rançon, les hommes (chrétiens) de Thorkell le mettent à mort, De la mer du Nord à la mer Baltique. Identités, contacts et communications au Moyen Âge, pp.129-142, 2012.

A. Marez, Nous avons cité quelques-unes de ces inscriptions dans le chapitre intitulé « Le phénomène viking ». La saga islandaise (XIII e siècle) est traduite par BOYER Régis, La Russie des Vikings. Saga d'Yngvarr le Grand Voyageur, suivie du Dit d'Eymmundr Hringsson, pp.296-298, 2009.

, En raison du succès même de ces « derniers vikings », même les seigneurs les plus riches et les plus puissants n'étaient plus en mesure d'organiser des opérations vikings. C'est le cas, entre autres, de Tostig Godwineson, un grand aristocrate anglais, anciennement earl des Northumbriens, qui disposait pourtant d'une importante clientèle. Condamné et exilé à la demande de son propre frère Harold, Tostig fut certes capable en 1065-1066 d'armer une flotte dans le but de harceler les côtes anglaises ; mais pour parvenir à ses fins, il n'eut d'autre choix que de se rallier à plus puissant que lui, en l'occurrence le roi viking de Norvège, Harald le Sévère 119 . Ce n'est pas sans raison que la mort de ces deux personnages à la bataille de Stamford Bridge

, Mais le mot est devenu, au fil des siècles, de plus en plus péjoratif : suite à l'émergence des royaumes anglais, danois et norvégien, des principautés normande ou rus', les « vikings » apparaissaient comme des entrepreneurs de guerre que le prince ne pouvait entièrement contrôler -en d'autres termes, des pirates. C'est pourquoi les scaldes se sont mis à utiliser ce terme pour désigner les ennemis du souverain dont ils avaient mission de louer les exploits. Dans les premiers temps, les vikings étaient dans leur immense majorité ce que les auteurs chrétiens appelaient des « hommes du Nord, Qui étaient donc les vikings ? Un víkingr était à l'origine un homme qui se livrait à une activité nautique lucrative, qui recourait à un mode d'acquisition des richesses relativement honorable, valorisé parmi les élites

, et ils n'hésitaient pas quand cela leur convenait -par exemple pour traiter avec les souverains occidentaux et pour obtenir d'eux les gratifications auxquelles ils aspiraient -à endosser une identité chrétienne. Les marqueurs d'identité septentrionale et scandinave se trouvèrent donc vite mêlés à d'autres traits culturels. Le christianisme en est un, pourtant, leurs bandes mobiles agrégeaient à elles des hommes issus des sociétés où ils opéraient