Les problèmes de recrutement de main-d'oeuvre spécialisée en 1940, à travers l'exemple des « Chantiers Aéronautiques de Normandie » à Cherbourg
Abstract
En 1938, Félix Amiot, constructeur aéronautique, décide d’implanter une usine à Cherbourg, afin de répondre aux commandes de bombardiers Amiot 350, dont la nouvelle usine doit réaliser les ailes. Choisie en raison des incitations à la décentralisation de l’industrie, l’usine en a aussi subi un effet pervers : l’absence de main-d’œuvre spécialisée disponible à Cherbourg. Dans le contexte du réarmement, puis de la production de guerre, la pénurie de spécialistes est générale. Devant la situation, la Société des Chantiers Aéronautiques de Normandie prend une série de mesures : emploi massif des femmes, développement de la formation interne, augmentations de salaire, primes, demande d’affectés spéciaux issus des ouvriers mobilisés à partir de septembre 1939, prospections à l’étranger et parmi les réfugiés. Malheureusement, ces démarches n’ont pas porté leurs fruits et une dizaine de bombardiers seront disponibles en mai 1940 au lieu des centaines de commandés.