, Dans ce dernier cas, il répond à d'autres logiques : notamment la captation d'un public et la tentative de fabrique d'une « marque » partisane, comme pour les clubs anglais de Manchester United ou Liverpool, par exemple. Par delà les formes qu'il emprunte, le travail consiste à mettre au jour l'enchaînement des choses qui rend l'identification et la mobilisation possibles malgré la distance

, atteste-t-il d'une distorsion entre territoire, identité et supporters à un moment où l'on constate un double phénomène de « mise à distance » dans le football ? En effet, la mise à distance est tout d'abord sociale qui, par le prix des places, pousse, comme à Liverpool, certains militants « historiques » à suivre les matches à la télévision et à recréer des formes de sociabilité déconnectées des stades (dans les bars ou pubs par exemple). La mise à distance est ensuite territoriale qui concerne aussi bien les clubs que les compétitions. Deux exemples, parmi d'autres, suffisent à le signifier. 1. Wimbledon, une équipe anglaise de la banlieue de Londres, a récemment déplacé le lieu de ses rencontres à plus de deux cents kilomètres de son implantation d'origine (un tel projet a été, un temps, à l'étude à la Juventus de Turin), 2. En août 2002, la Supercoupe d'Italie, sorte de « finale » opposant chaque année le champion d'Italie au vainqueur de la coupe, s'est exportée à Tripoli, 2001.

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