, Bien sûr qu'on va payer ! Nous n'allons pas rater le premier match pour

, Son insistance à vouloir assister à la rencontre lui permet de se faire admettre

À. Enfin, N. La-différence-de, and . Hornby, Tim Parks fait parler d'autres personnages que lui, inclut dans ses descriptions ses camarades de tribunes et ses compagnons de voyage. Plus polyphonique, son récit incorpore d'autres voix que la sienne. L'auteur narre notamment le football du point de vue de ceux qui sont régulièrement montrés comme des « méchants ». Par-delà leurs particularités respectives, Fever Pitch et Une saison de Vérone ont malgré tout au moins un point commun majeur, celui d'apporter aux lecteurs une représentation intéressante de l'univers du football et de contenir des observations pertinentes sur le

L. Samedi,

, Il témoigne de la profonde transformation du football anglais qui s'en est suivie, la réglementation qui interdit les places debout dans les stades d'une part, la hausse vertigineuse du prix des tickets et la manne financière considérable provenant des télévisions privées d'autre part. « Si j'étais né vingt ans plus tard, je n'aurais jamais pu devenir un supporter d'Arsenal », écrit-il 106 , évoquant le coût exorbitant de l'assistance à ce sport devenu spectacle. Il s'interroge. Le football est-il vraiment un spectacle comme les autres ? Hornby a pu voir à l'oeuvre de grandes vedettes à Highbury, Si Fever Pitch est un roman autobiographique quasi psychanalytique, il a aussi une valeur historique. Hornby raconte comment l'arrivée des retransmissions télévisées en couleur à l'occasion de la Coupe du monde au Mexique en 1970 change la consommation du football

«. , avais prié pour que Gascoigne ne soit pas en état de jouer

, Devenu adulte, il emménage près du stade de son équipe fétiche, touchant enfin du doigt le rêve d'enfant d'être un membre à part entière de la communauté. Las, le football a changé et avec lui le public. Ce ne sont plus les gens du quartier qui supportent Arsenal, vol.107

, Il sème ensuite son récit d'observations profondes sur ce qui fait le quotidien des supporters. Presque une tentative d'épuisement à la Georges Perec, dans une démarche comparable à celle d'un ethnographe 109 . Il raconte tout : la sociabilité virile et débridée dans le car, le « mélange de parodie et d'ironie très conscientes, le sens d'une communauté prête à se défendre sans se prendre au sérieux » 110 , le sentiment d'appartenance 111, fais-nous rêver », selon l'inscription portée sur une banderole des Brigate Gialloblù)

P. Selon-le-titre-d'un-rapport-de-recherche-de and . Mignon, La société du samedi : supporters, ultras et hooligans. Étude comparée de la Grande-Bretagne et de la France, 1993.

L. Heysel-a-fait-l'objet-d'un-très-bon-roman-de-laurent and M. , 106 Carton jaune, p.42, 2006.

, Lire aussi deux de ses interviewes : « Milan-Chelsea, je suis pour Milan », So Foot, n°22, pp.72-73, 2005.

«. Wenger-hornby, So Foot, n°54, pp.132-135, 2008.

, Tentative d'épuisement d'un lieu parisien, 1982.

, Une saison de Vérone, p.224

, « Les fans, c'est comme la famille, c'est une destinée à plusieurs, p.14

, Un peu comme l'aéroport de Rome pour les joueurs, p.307

». «-ennemie and L. Plaisir, Milan par exemple, d'inspirer « une sainte frayeur aux employés du chemin de fer et aux touristes japonais » 113 , les émotions collectives éprouvées dans les tribunes 114 , l'importance des derbies et la rivalité mimétique propre à ces matchs

. Ainsi, Ils savent combien il peut faire froid dans un stade en janvier, ils connaissent le bruit, les cris et les clameurs de la foule, ils ont éprouvé dans leur chair les états d'âme inhérents au football, les joies mais aussi les déceptions, les espoirs ratés, la souffrance. Ils savent ce que ça fait d'être palpé par un fonctionnaire de police, voire de se faire cogner, ce que ça fait de chanter en groupe, de se faire insulter par les partisans adverses. Ils possèdent un savoir intime

, Comme le rappelle le sociologue américain Howard S. Becker, spécialiste des mondes de l'art, l'esthétique de la réalité, ce qui fait qu'on y croit, est fondamentale dans le sens où « la vérité présumée d'une représentation artistique d'un fait social est un élément essentiel de notre appréciation de celle-ci en tant qu'oeuvre d'art. Ainsi l'art et la vérité ne se contredisent pas, ce n'est pas : si l'on a l'un, on ne peut pas avoir l'autre. Dans bien des cas, on ne peut avoir que les deux, ou rien : pas d'art sans vérité » 115 . Fever Pitch et A season with Verona racontent des situations, des lieux que bien des lecteurs amateurs de littérature ne connaissent pas directement : bon nombre d'entre eux ne s'intéressent pas au football. Ceux-là pourront s'en faire une meilleure idée après avoir refermé ces livres. Ceux qui s'intéressent au football ne lisent pas, Il ne s'agit pas pour autant de dire que ces deux livres ne seraient que de la sociologie déguisée en art, mais plutôt d'affirmer que l'effet esthétique des ouvrages d'Hornby et Parks est d'autant plus fort qu'ils fondent leur récit sur une certaine vérité

, Quant aux chercheurs, à la condition qu'ils refusent de considérer « que les sciences sociales détiennent le monopole de la connaissance sur ce qui se passe dans la société, vol.116

, un support pour leurs propres analyses, une source d'inspiration. Et si la littérature anglaise a donc une longueur d'avance, des auteurs français se saisissent depuis quelques années du sujet du football, Becker les y invite, ils pourront trouver dans ces romans un regard complémentaire au leur

, Oui, il existe plusieurs manières de parler du football

, Me voilà dans les bras de quelqu'un que je ne connais pas. Il est jeune, enthousiaste et complètement soûl, p.48

H. Saul and B. , Comment parler de la société. Artistes, écrivains, chercheurs et représentations sociales, Grands repères, p.138, 2009.