Architecture sédimentaire de la flèche de galets de La Mollière (Baie de Somme) : Une étude par prospection géoradar - Normandie Université Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2019

Architecture sédimentaire de la flèche de galets de La Mollière (Baie de Somme) : Une étude par prospection géoradar

Résumé

L'intérêt porté aux barrières littorales est étroitement lié à la forte pression anthropique exercée sur les milieux côtiers. Néanmoins, la compréhension de la morphodynamique de ces objets, et de son archivage dans l'architecture des corps sédimentaires recèle encore de nombreuses incertitudes. Les flèches sédimentaires se prêtent particulièrement bien à cette analyse en raison d'un fort potentiel de préservation lié à leur élongation rapide sous l'action de la dérive littorale. Si de nombreux travaux se sont penchés sur la question des flèches sableuses, il n'en est pas de même pour leurs équivalents graveleux. Pourtant, ces barrières littorales grossières sont souvent le résultat d'un équilibre fragile, en raison d'une source de sédiment moins abondante. Cette étude se focalise sur la caractérisation de l'architecture sédimentaire d'une flèche littorale de galets, en relation avec son évolution morphologique pluri-décennale. Pour se faire, une prospection géophysique au géoradar (GPR GSSI à 400 MHz) a été menée sur la flèche de La Mollière, qui s'intègre dans la grande barrière de la rive sud de la Baie de Somme. Ce corps sédimentaire unique en France métropolitaine, et dont l'histoire débute dans les années 1950, s'est montré propice à une approche morpho-stratigraphique. La flèche s'étend sur environ 5 km et est constituée d'une multitude de cordons et de crochons. Elle est alimentée par une dérive littorale sud-nord permettant le transport des galets de silex sur une distance de presque 16 km depuis les falaises de craie crétacée. Les résultats permettent de proposer une ébauche de modèle synthétique de dépôt et d'architecture stratigraphique spécifique aux flèches de galets. L'interprétation des données radar rend possible la distinction entre des phases de construction cross-shore (géométries progradantes) et longshore (géométries aggradantes). La combinaison entre ces données et la morphologie générale de la flèche, permet d'identifier 3 unités "morpho-sédimentaires" d'amont en aval. L'Unité 1, située à la racine de la flèche, se caractérise par des structures principalement progradantes, assimilables à celles d'un beach ridge. L'Unité 2, dans la partie intermédiaire, est marquée principalement par le développement long-shore des cordons, au sommet desquels se surimpose une dynamique cross-shore. L'Unité 3, à l'extrémité de la flèche, est dominée par des structures aggradantes avec des faciès particulièrement sableux. L'analyse en 3 dimensions d'un point d'inflexion des crochons permet de proposer un premier schéma montrant l'architecture résultant de l'abandon d'un crochon au profit d'une nouvelle phase d'élongation. Une prospection géoradar plus étendue et dans des parties plus anciennes du littoral permettrait de mieux comprendre comment ces flèches littorales à développement rapide (quelques décennies à siècles) s'intègrent dans la dynamique de construction de la grande flèche de la Baie de Somme à une échelle plurimillénaire.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02164383 , version 1 (25-06-2019)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02164383 , version 1

Citer

Léo Pancrazzi, Pierre Weill, Bernadette Tessier, Laurent Benoît, Sophie Le Bot. Architecture sédimentaire de la flèche de galets de La Mollière (Baie de Somme) : Une étude par prospection géoradar. 17e Congrès Français de Sédimentologie, Oct 2019, Beauvais, France. ⟨hal-02164383⟩
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