M. Fontaine and L. Lestrelin, « À la recherche des supporters entre Nîmes et Marseille (années 1930) », in Tétart P. (dir.), Côté tribunes. Les supporters en France de la Belle Époque aux années 1930, pp.211-233, 2019.

, On peut se demander, en effet, si la plupart des fervents du football et des habitués du stade Bouisson en particulier, n'envisagent pas l'épithète de « supporter » comme une tare réelle qui vicie ceux auxquels elle s'applique, qui les fait montrer du doigt et les couvre souvent de ridicule, p.70

, Si cependant cette décennie se solde par l'abandon du professionnalisme pour les Nîmois, elle permet au contraire à l'équipe marseillaise d'asseoir sa réputation à l'échelle nationale. Ajoutée à d'autres histoires footballistiques méridionales notoires, comme celle de Sète, elle aide le public à placer les clubs du Midi sur la carte du football français. La presse associe l'OM à un club prestigieux, « l'une des équipes vedettes de France », lié à « l'histoire du football » et au « palmarès magnifique 71 ». Un certain nombre de représentations -elles se révéleront durables -semblent alors se fixer, en particulier l'idée d'une relation supposément singulière (à l'échelle du pays) entre la ville de Marseille, les Marseillais et leur équipe phare. Dans son édition du 5 mai 1938, le journal Paris-Soir consacre un long reportage à la finale de la Coupe de France et envoie à Marseille un journaliste pour décrire l'ambiance sur place. « Tout Marseille en parle », « la semaine de la Coupe, c'est ici la semaine de la fièvre » s'affichent en gros titres. Marseillais d'origine, le reporter compare ce qu'il observe dans la ville avec ce qu'il a connu enfant, la rivalité entre le Stade Helvétique et l'OM des années 1910 notamment, Pour autant, il appelle bien à une nouvelle dynamique : « Il faut donc que l'OM ait ses supporters, de très nombreux supporters, des supporters intelligents et impartiaux. » Conclusion : l'émergence d'un supportérisme singulier ? Dans les années 1930, le Sporting Club de Nîmes et l'OM sont deux formations suivies par un public régulier dans leurs stades respectifs et par des cohortes de passionnés à l'occasion des rencontres qu'ils jouent hors de leurs bases

. Marseille-matin, , 1937.

:. Respectivement and . Éclair, , 1934.

L. Petit-parisien, , 1938.

. Paris-soir, , vol.5, 1938.

M. Fontaine and L. Lestrelin, « À la recherche des supporters entre Nîmes et Marseille (années 1930) », in Tétart P. (dir.), Côté tribunes. Les supporters en France de la Belle Époque aux années 1930, pp.211-233, 2019.