. Charles-d'orléans and . Poésies, La retenue d'amours. Ballades, chansons, complaintes et caroles, Pierre Champion (éd, 1982.

L. Ovide, J. Héroïdes, and . Néraudau, Théophile Baudement (trad.), Paris, Gallimard, 1999.

. Voir-Étienne-wolff, La lettre d'amour au Moyen Âge, pp.15-20, 1996.

, L'art du trobar et ce que la poésie d'oïl doit aux troubadours sont des questions que Franck Bauer connaît mieux que personne. Puissent les quelques remarques qui suivent retenir son attention de poéticien, et surtout lui témoigner toute mon estime et mon amitié

S. V. Salut, Le Moyen Âge, ouvrage préparé par Robert Bossuat, Louis Pichard et Guy Raynaud de Lage, édition entièrement revue et mise à jour sous la direction de Geneviève Hasenohr et Michel Zink, Dictionnaire des lettres françaises, p.1362, 1992.

, cette finalisation nouvelle d'une de ses ballades est pour Christine une façon subtile d'imprimer sa marque de fabrique. C'est un des procédés à travers lesquels l'auteure se réapproprie la maîtrise d'un ouvrage présenté à son commencement comme l'exécution d'un projet voulu par autrui. Mais c'est donc aussi un des moyens par lesquels la ballade participe pleinement du genre épistolaire : non plus au titre d'embellissement ou de moyen de séduction d'un destinataire particulier, mais sous forme d'une lettre ouverte, à l'intérieur de laquelle se déploie une mise en garde contre les « faulx gengleurs » adressée aux dames d'honneur. Sous couvert de Sibylle de la Tour, c'est bien sûr Christine qui s'exprime, Comme dans les cas de réutilisation par Machaut de sa production poétique antérieure

, Le rondeau, mais surtout la ballade, participent pleinement au dialogue à distance que cultivent des épistoliers dans divers contextes, et entrent dans la composition d'oeuvres qui mêlent récit et lettres, lettres et poèmes à formes fixes. Tout comme la lettre devient partie intégrante du récit, qu'elle éclaire et qu'elle complète, la ballade s'incorpore à la lettre. L'un des points d'aboutissement de cette tendance est une mue de la ballade en lettre, sans recours au support d'aucune autre forme épistolaire, sans encadrement ou prise en charge du poème par la prose, comme nous en avons vu des exemples chez Froissart, dans L'espinette amoureuse, et plus abondamment encore chez Charles d'Orléans. On reconnaît dans les ballades en question la trace des artes dictaminis à travers les formules de salutation, l'échange de nouvelles (celles qui proviennent de l'autre, et celles que l'on donne), les éventuelles requêtes (plus spécialement concentrées dans l'envoi), les allusions aux lettres reçues. Dans les cas où la ballade est associée à une lettre en prose, elle n'en constitue pas un simple ornement poétique. La prose et la ballade s'éclairent mutuellement, se partagent les rôles de la narratio et de la petitio, elles participent toutes deux de la communication épistolaire. La prose peut remplir, comme c'est souvent son rôle dans d'autres contextes, une fonction de glose par rapport aux vers, Au terme de ce parcours -forcément trop succinct sur chaque auteur -, plusieurs observations s'imposent. Il ne fait aucun doute que l'utilisation des pièces lyriques en tant que lettres devient, à la fin du Moyen Âge, une pratique très courante qui s'inscrit dans le mouvement bien connu de dissociation entre poésie et musique et d'incorporation du lyrisme dans les livres 64, pp.70-72

, From Song to Book. The Poetics of Writing in Old French Lyric and Lyrical Narrative Poetry, Ithaca / Londres, Se reporter aussi à Jacqueline Cerquiglini-Toulet, « Quand la voix s'est tue : la mise en recueil de la poésie lyrique aux XIV e et XV e siècles, pp.313-327, 1987.