R. De-la, Encore une fois, le sacré n'est pas un invariant, une essence stable et immuable que l'on pourrait identifier dans différentes expériences, et s'il y a une essence du sacré, c'est dans une compréhension verbale de l'essence qu'il convient de la chercher, afin que le sacré demeure dans sa recherche même une question qui me met en question. La voix des artistes n'est pas plus singulière que celle des autres hommes, elle n'est pas plus importante, La finitude là aussi semble irréductible. Néanmoins, dans l'intention, il s'agit donc de ne pas redoubler la misère du monde et d'ajouter le mal au mal

, car s'il les donne à voir, c'est pour expérimenter l'espérance, qui certes n'abolit pas la mort, mais qui fait que l'existence peut se rassembler dans une substitution théologique comme victoire de l'amour sur la mort. L'art sacré en reconduisant à la lumière du monde, en laissant cette lumière s'annoncer dans le monde, aide l'homme à exister dans le fiat mihi de l'Annonciation, et à participer ainsi également aux miracles de Noël et de Pâques. Les chemins de l'art sacré ne sont pas écrits d'avance, car nul ne sait où va l'Esprit, mais ils inviteront toujours l'homme à exister dans la fragilité d'un être envoyé dans le monde pour rendre gloire à Dieu. Dès lors, comme le dit Maurice Cocagnac 42 , les semences de l'art sacré nouveau ne peuvent se trouver que dans une méditation renouvelée de la liturgie qui unifie les hommes et les conduit à prier ensemble. L'art sacré est bien alors un art impossible au sens où il est animé par un avenir absolu, au-delà des possibles, qui lui donne de pouvoir sans cesse renaître. 41 . Elle s'est voulue ni didactique, ni normative, Ainsi l'oeuvre d'art sacré libère du seul horizon de la misère et de la mort

C. Maurice and L. Sacré, , p.9, 1963.