Résumé : La notion de chaîne de référence connaît actuellement un regain d'atten-tion, en partie parce que de nouvelles approches sont permises par la lin-guistique outillée (cf., dans le domaine francophone, le numéro 195 de la revue Langages paru en 2014, les articles de Charolles, 2014, Landragin, 2014, Charolles et Storme, 2015, Landragin et al., 2015). L'exploitation de corpus larges et variés fait apparaître certaines régularités et certaines différences dans la construction des chaînes selon les langues, les genres de textes, la nature ontologique du référent, sa saillance dans le discours... Mais, malgré et peut-être quelquefois à cause de la diversité et de l'impor-tance des données analysées, il est souvent difficile de mesurer l'influence de tel ou tel facteur par rapport à tel autre. En nous attachant à une position particulière dans les chaînes de référence et à quelques exemples seulement, nous aimerions souligner le rôle décisif de deux de ces facteurs : la saillance du référent dans le dis-cours et les relations de cohérence qui s'établissent entre les phrases ou propositions. La première section sera consacrée à différentes positions prises en considération par les études antérieures sur les chaînes de réfé-rence, aux expressions référentielles susceptibles de les remplir et, déjà, à certains facteurs qui déterminent le choix référentiel. Ces facteurs seront examinés plus précisément dans la deuxième section, consacrée pour l'essentiel aux expressions utilisées pour référer à des entités inanimées en deuxième mention dans des textes narratifs littéraires, c'est-à-dire à des entités qui ne manifestent pas un fort « penchant à la pronominali-sation » (cf. Fraurud, 1996), dans un genre textuel où elles représentent