L'exil de la souffrance
Abstract
La souffrance est le lieu du tout ou rien, soit on la fuit dans le nivellement de l’indifférence ou de la curiosité, soit on y est présent dans le mouvement indissociable par lequel à la fois on perçoit l’autre homme dans sa dignité absolue d’être unique et on agit pour lui. Ne pas philosopher contre l’expérience, c’est faire en sorte que la description ne perde pas l’homme souffrant et son témoin : il n’y a pas le moi et l’homme souffrant, mais moi et mon prochain dans sa souffrance. La patience et la pitié comme présence non nivelante à mon prochain comme unique et incomparable sont alors les principes de l’individuation spirituelle.