L'ipséité et la personne selon Husserl - Normandie Université Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Cahiers parisiens - Parisian Notebooks Année : 2007

L'ipséité et la personne selon Husserl

Emmanuel Housset

Résumé

In this paper, the author considers Husserl's contributions to the theme of selfhood by examining the way in which Husserl overcomes a purely formal philosophical approach to personal identity. The phenomenology of Husserl renders visible the transcendental genesis of an individual in his or her unique individuating temporality. But it remains to be seen how Husserl, whose philosophy overcomes both a forgetting of the flesh and a forgetting of historicity, relates the transcendental "I" to history, and to the specificity of time and place. The author examines the themes of habit and historicity spanning from Husserl's early to his later works, and ultimately highlights the importance of the notion of vocation for thinking through the autoconstitution of transcendental egohood as indissociable from concrete situations.
Le terme de personne possède une longue histoire, qui n'est nullement linéaire, et qui se trouve traversée par des tensions très fortes entre prosopon et persona, ou encore entre le masque et le visage, ou enfin entre le concept juridique et le concept biblique de personne, et cette équivocité de la personne demeure dans l'usage contemporain du terme. De fait, le terme de personne n'est pas un terme technique de la philosophie et quand il entre en philosophie cela semble être faute de mieux, comme pour saint Augustin et pour Husserl. 1 En effet, on a recours au terme de personne quand on veut éviter de dire l'âme, le sujet ou l'esprit, c'est-à-dire une partie de la réalité humaine, pour signifier l'homme dans la totalité de son existence, âme et corps. Ce terme permet alors de dire ce qu'il y a de spécifique dans l'existence humaine par opposition aux simples réalités naturelles. La signification du terme de personne est donc d'abord négative : elle est ce qui n'est pas une simple chose naturelle, elle n'est pas une partie. Cependant, il ne suffit pas d'affirmer que la personne n'est pas une chose, il ne suffit pas de refuser pour elle le concept de substance, pour s'arracher à une détermination négative de la personne dans laquelle elle demeure encore dépendante de ce dont elle se détache. L'indétermination de la personne quant à son sens d'être se manifeste clairement dans l'usage très vague qui en est fait aujourd'hui, dans lequel elle est comprise ou d'une façon purement formelle et vide comme un sujet juridique, ou comme un pur noeud de relations contingentes infinies comme dans les sciences humaines. Or, entre cette approche purement formelle et cette approche purement empirique, c'est toujours l'ipséité de la personne qui se trouve manquée. Plus encore, ces deux approches sont dépersonnalisantes, car elles enferment la personne dans la séparation entre l'abstraction d'une constance formelle d'un sujet conscient de lui-même, capable de répondre de lui, et cette autre abstraction d'un individu dépourvu de toute constance propre, qui ne serait que le croisement d'une infinité de déterminations contingentes.

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hal-02138227 , version 1 (23-05-2019)

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  • HAL Id : hal-02138227 , version 1

Citer

Emmanuel Housset. L'ipséité et la personne selon Husserl. Cahiers parisiens - Parisian Notebooks, 2007, 3, pp.184-210. ⟨hal-02138227⟩
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