, S'il déplore le consumérisme de la société marchande et spectaculaire, s'il se gausse du dogmatisme positiviste et post-moderne, c'est qu'il y voit la mort à l'oeuvre : « Maintenant nous savons où est la vérité. Elle est dans le sexe, dans l'économie et dans la culture. Elle est dans la mort » (110). C'est le nihilisme qui est la cible de l'auteur, nihilisme induit par le culte du veau d'or, la culture de la maîtrise et la quête de la reconnaissance dans laquelle comme tout anti-hégélien Bobin voit davantage un processus d'assujettissement, L'éloge de ce chant ne vise pas seulement à persuader le lecteur de la juste vision que dresse Bobin de François. L'apologie de la pauvreté franciscaine au sens économique et social rapproche François des humbles et des minores, catégorie à laquelle

, Bobin propose de se ressourcer dans le sentiment de la vie, quelle qu'elle soit, singulière, éphémère, idiote enfin, Pour pallier les apories de la Modernité

. Gide and . Quitter, Ce mot semble inventé pour FA, pour celui-là qui s'ouvre dans le monde une voie rompue, brisée -infidèle à sa parenté

. Le, Le François de Bobin est un chien galeux et joyeux. Bobin ne souligne pas tant, dans le "chien galeux", les stigmates ou le goût de la vie érémitique comme le faisait Pétrarque dans De vita solitaria. À l'humus il associe advantage le goût de la terre et de la contingence que celui du renoncement et de l'humiliation: «C'est [aussi] pour cela que j'ai eu envie d'écrire sur François d'Assise. C'est quelqu'un qui parle du ciel, d'accord -en un sens, il ne parle même que de ça -mais il en parle avec un goût incroyable pour la terre. C'était un être profondément incarné 12, La joie c'est de n'être plus jamais chez soi, toujours dehors, affaibli de tout, affamé de tout

. Évangéliste, Il sait maintenant où loge le Très-Bas: au ras de la lumière du siècle, là où la vie manque de tout, là où la vie n'est plus rien que vie brute, merveille élémentaire, miracle pauvre" (59). La vie nue selon Bobin n'est pas la vie réduite à la survie biologique; c'est la vie éthique, juste, fondée en dignité qui donne aux enfants "l

. Bobin-publiera-l'essai-intitule-l'homme-joie, L'art de vivre consiste à garder intact le sentiment de la vie et à ne jamais déserter le point d'émerveillement et de sidération qui seul permet à l'âme de voir. Pour y parvenir ne faut-il pas d'abord trouver quelque part la force de tourner le dos aux grandes injonctions du monde moderne, c'est-à-dire à ces verbes que vous énumérez si bien : "acheter, envier, triompher, écraser l'autre...? Nous n'avons que la vie la plus pauvre, la plus ordinaire, la plus banale. Nous n'avons, en vérité, que cela. De temps en temps, parce que nous sommes dans un âge plus jeune ou parce que la fortune, les bonnes faveurs du monde, viennent à nous, nous revêtons un manteau de puissance et nous nous moquons de cette soi-disant "mièvrerie". Mais le manteau de puissance va glisser de nos épaules, Vingt ans après la reverie biographique Le Très-Bas, en 2013

. Le, Dire de quelqu'un qu'il est saint c'est simplement dire qu'il s'est révélé, par sa vie, un merveilleux conducteur de joie

, syntagme SaintFrançoisd'Assise, par une nouvelle definition du saint que toute l'oeuvre de Bobin dissémine

.. W. Voir-th, M. Adorno, and . Moralia, Comme toujours, c'est pour ceux qui n'ont pas le choix que la situation est la plus difficile, Ils habitent sinon dans des bidonvilles, du moins dans des bungalows, mais demain déjà ils coucheront dans des cabanes de jardinier, dans des caravanes ou dans leurs voitures, vol.18, 1944.

J. Cf and . Butler, Qu'est-ce qu'une vie bonne ? Ed, 2014.

L. Cf-aussi, Enchantement simple : « La sainteté est le goût puissant de cette vie comme elle va -une capacité enfantine à se réjouir de ce qui est sans rien demander d'autre, p.174