, Choisir le chagrin, c'est lutter contre la perte de l'affect qui signifie la perte politique : « Pour moi la perte politique c'est avant tout la perte de soi, la perte de sa colère autant que celle de sa douceur, la perte de sa haine, de sa faculté de haine autant que celle de sa faculté d'aimer, la perte de son imprudence autant que celle de sa modération, la perte d'un excès autant que celle d'une mesure. 9 » Comme Duras, Marie Cosnay nous rappelle la nécessité de penser l'expérience des situations concrètes en toute souveraineté, Choisir le chagrin transforme la passivité première de l'affligé en l'exercice actif de sa faculté d'imaginer. Le chagrin qui suppose une comparaison imaginaire avec le bouc émissaire qui pourrait être moi ressemble à la pitié