La patience des mains
Abstract
Emmanuel Levinas développe toute une philosophie du corps dans laquelle la main est regardée dans sa phénoménalité propre, c'est-à-dire en tant qu'elle manie. La mise entre parenthèses de la notion d'organe permet à Emmanuel Levinas de décrire phénoménologiquement les actes de la main et notamment la prise et le serrement. Les célèbres analyses de la caresse montrent alors en quoi la main n'est pas seulement l'expression du "je peux", mais est également et d'une manière plus originaire la passivité de la patience à travers laquelle le monde peut être rencontré. En réinterprétant la notion husserlienne de kinesthèse Levinas peut mettre en lumière que la main est pure proximité dans la passibilité et qu'elle est ainsi le "comment" de l'être-au-monde et de l'être-pour-autrui.
Texte repris sous une forme modifiée dans "L'intériorité d'exil. Le soi au risque de l'altérité", Paris, Cerf, 2008.
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