Des tentes et des cabanes. Archaïsmes et renouveaux touristiques en Pays de la Loire
Abstract
Sensibilité écologique et désir de refuge n’ont jamais connu conjonction si forte qu’en ces temps incertains. Face à un monde changeant et aux issues hasardeuses se mêlent un réflexe de retour à la terre mère et le besoin de se lover à nouveau dans le nid natal. D’une certaine manière, les quêtes de la médiévalité trouvent une actualisation, répondent à un sentiment d’urgence. Croisant vie sous la tente et patrimoine, depuis juillet 2010 l’hôtellerie de plein air se dote d’une cinquième étoile mettant en valeur les charmes du « glamping ». Dans le contexte d’une industrie touristique standardisée et vouée au confort, le renouveau de la vie au grand air insiste sur le retour aux sources d’un habitat archaïque. Les propositions événementielles autour du safari lodges du zoo de La Flèche, ou du voyage « de la Terre à la Lune » dans les mondes de Jules Verne, misent sur un tel contraste. Le renouveau offert par les hébergements insolites – les croisières sur la Loire, le concept environnemental d’Echologia aux portes de Laval, la cabane perchée sur Charron, l’ancienne voiture des Chemins de fer de Vendée, les cabanes perchées ou les roulottes de la Brauderie – s’appuie sur cette rhétorique d’un retour aux sources. Ce dernier réside dans l’opération consistant à faire jaillir ou revivre une histoire marquante, un esprit vivace tiré de la magie des lieux, d’une image forte de l’enfance ou d’une légende issue d’un passé glorieux. Le ressourcement écologique y croise surtout la diversité culturelle de la mémoire des hommes.