La « désartification » ou la dépréciation d’une étiquette.
Abstract
L'art est-il devenu un concept sans efficacité cognitive ? On accuse volontiers l'esthétique d'être responsable de la fragilisation du concept d'art, ce pourquoi le vieux mot d'"esthétique" est de moins en moins prisé au bénéfice de l'expression "philosophie de l'art". Or la désartification n'est pas le fruit de l'esthétisation de l'art : l'esthétique est au contraire le moment de l'esprit de système. Il semble plutôt que l'art comme étiquette se soit cognitivement dévaluée dès lors qu'il est devenu un concept non seulement évaluatif (ce qui va de pair avec son esthétisation), mais éthique. L'art est devenu un concept émotiviste, non au sens classique que ce terme a pris dans la philosophie contemporaine de l'art, mais au sens de la philosophie morale. Prenant acte de cette dévaluation cognitive définitive du concept d'art, la question est donc de savoir si le diagnostic de mort cognitive du concept d'art doit entraîner la poursuite du projet esthétique historique, dont le centre de gravité est l'expérience ou le sujet, ou si d'autres étiquettes pourraient redécouper le monde humain et ses pratiques.
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